— Paul Otchakovsky-Laurens

Le Cinéma de Léaud

Gérard Gavarry

« Léaud ne tient pas en place. Quand ce ne sont pas les doigts, les mains, les bras ou le corps entier qui bougent, ce sont les yeux qui regardent à droite à gauche, comme essentiellement indisciplinés. Résultat : une image dynamisée et un réjouissant climat de liberté, mais aussi le spectacle d’un personnage/acteur livré à lui-même, sans amarres, courant en permanence le risque d’une sorte de perdition. De là que malgré la vitalité physique et verbale, malgré la malice, la gouaille, le rire (souvent contenu), le sourire (éclatant, juvénile jusque dans le visage devenu vieux), on ressente chez Léaud un fond de...

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La presse

Le ciména de Léaud, essai, Gérard Gavarry

Léaud fait tout un cinéma et c’est bien. Le titre, sans majuscule sur l’article défini, est heureux, résumant tout ce qu’on aime d’exagération sans grandiloquence, de pantomime, chez l’acteur mythique. «Léaud aime faire l’acteur et ça se sent. Il joue l’acteur, il joue à l’acteur. De là qu’auprès de ses partenaires sa présence dans le cadre introduit toujours une touche étonnante d’hétérogénéité.» Gérard Gavarry, écrivain fidèle à P.O.L depuis la naissance de la maison, est de la même génération que le symbole de la Nouvelle Vague. Il se remémore ici les films qui l’ont marqué, en relevant un fait significatif, un trait, un motif. Sous forme de courts chapitres sont décrites des séquences des Quatre Cents Coups et de la saga Antoine Doinel (Truffaut), Masculin féminin (Godard), La Maman et la Putain (Eustache), J’ai engagé un tueur (Kaurismäki), La Mort de Louis XIV (Serra)...

Le livre tient à la fois du recueil personnel et de l’essai affûté. L’auteur analyse la tenue vestimentaire et la gestuelle «burlesque » de Léaud, sa mobilité dynamique, son art «tactile», son lien avec la cigarette, sa façon unique de «styliser » les sentiments, d’être physique sans être sensuel. À ces particularités s’ajoutent, disséminés au fil des pages, une poignée de souvenirs d’une colonie de vacances, à Pontigny, durant l’été 1958, où l’auteur et Léaud, enfants, se sont brièvement côtoyés. Puis, bien des années plus tard, lorsqu’il l’a croisé plusieurs fois dans son quartier parisien, près du Jardin des Plantes. On devine entre les lignes de ce livre concis une urgence: rendre hommage à l’acteur du temps de son vivant. Bel exercice d’admiration, aussi pudique qu’ému.

Jacques Morice, Télérama, 18 mai 2024



Jean-Pierre Léaud, travail de mémoire

On rêverait de lire les Mémoires de Jean-Pierre Léaud, mythe singulier et monument vivant du cinéma français... mais, rien de tel n’étant annoncé, on aura plaisir à découvrir le bref et bel essai que Gérard Gavarry lui consacre. Le romancier y propose un portrait puzzle fait de courtes séquences, plus ou moins chronologiques, comme pour baliser le parcours filmique exceptionnel d’un acteur un peu à part, excédant par sa personnalité les rôles qu’il endossa chez Truffaut, Godard, Eustache ou Kaurismäki. «Retrouver dans un film un de nos acteurs favoris, écrit l’auteur, c’est la plupart du temps retrouver aussi le pays et les paysages qui l’accompagnent dans notre mémoire. » Ce travail de mémoire est d’abord un exercice de style, qui saisit la permanence et les mouvements d’un corps, son rapport aux sens, à la voix, ses sourires ou ses mains... Gavarry en est le spectateur attentif et le subtil analyste, mais aussi un peu plus que cela, lui qui glisse entre les pages du portrait des incises plus personnelles: ses « souvenirs de Pontigny », dans l’Yonne, à l’été 1958, avant le tournage des Quatre Cents Coups, où l’on comprend qu’il a croisé le futur acteur, enfant, en colonie de vacances. Cette légère infiltration autobiographique, récurrente mais allusive, ouvre le livre à un espace plus grand, celui, simplement, de la littérature, quand elle s’autorise à décrire les métamorphoses d’une vie.

Fabrice Gabriel, Le Monde des Livres, 07 juin 2024



Agenda

Mardi 25 juin
Gérard Gavarry au cinéma L'Alcazar (Asnières)

Cinéma L'Alacazar
1, rue de la station
92600 Asnières
 

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