— Paul Otchakovsky-Laurens

Jules et autres républiques

La voix qui les faisait toutes
Gulaogo, une histoire africaine
Cognac
L’aubergiste du Magasin général
Jules

Jacques Jouet

On trouvera dans ce recueil cinq romans. Ils sont de la même famille, avec des différences.
Côté différences, le détail des histoires : une supercherie française pour la première fois révélée ; le quotidien d’un État-vitrine imaginaire en Afrique noire, Gulaogo ; une « démocratie populaire » qui s’en va à vau-l’eau avec le secret de son cognac ; une louche affaire d’amour, de résistance et de clandestinité ; le monde à l’envers au lycée Jules (Verne, Ferry, Grévy…) où les élèves prennent le pouvoir.
Côté ressemblances : les...

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La presse

Il y a à peu près autant de poésie dans Jules que dans Mek-Ouyes, c.-à-d. pas d’avantage que quelques pages d’alexandrins monologués rimés souvent riches. Néanmoins, dans un recueil intitulé Jules et autres républiques, signalé comme partie intégrante de l’entreprise jouettienne La République roman (19 items au total) et générisé en couverture comme roman, ces quelques vers participent à part entière à l’instauration d’un genre littéraire : la république. La république se distingue du roman (« Le roman, ça distrait, mais ça n’a aucune importance », p.37) en cela qu’elle est cette forme spécifique de « roman [qui] peut être fait par plusieurs. Non par un, (p.377) », L’auteur d’une république ne saurait donc être Jacques Jouet que tu as connu (« en tant que spectre », p.367, «le personnage est un fantôme, mais l’auteur aussi », p.373), mais une aptitude de cette « voix qui les faisait toutes », (titre de l’item lisible comme programmatique qui ouvre le recueil), de ce genre qui le comprend tous, de cette forme qui les inclut toutes. Une république est donc ce à quoi concourent toutes les voix, y compris, mais entre autres, celle de la poésie. La référence à Mallarmé, dans Mek-Ouyes, se lit ainsi à l’aune de ce Livre que serait La République.


Bertrand Verdier, Cahier Critique Poésie n°9, juin 2005