— Paul Otchakovsky-Laurens

Western

Christine Montalbetti

S’ouvrant sur une aube bleuie et s’achevant sur un crépuscule érubescent où se déroule un duel, Western nous propose un véritable western, avec tous ses ingrédients : auvent, éoliennes, ranch écrasé de soleil, auberge, saloon, récit d’une bagarre, évocation de toutes sortes de paysages, ceux de la transhumance, des forêts, d’une clairière, des déserts ponctués d’oponces, personnages féminins de Mary et de Georgina, et surtout le motif central de la réparation, vers quoi toute cette journée tend.
Un western, mais à l’italienne, qui joue des plaisirs de la parodie et manifeste, à travers...

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USA : Dalkey Archive Press

La presse

Romans spaghetti

Avec deux livres contemplatifs entre Proust et OK Corral, Christine Montalbetti invente un genre :
le pastiche intimiste, drôle et intelligent.



L’excès d’intelligence nuit-il au plaisir de la fiction ? Peut-être, parfois, mais seulement si l’humour fait défaut. Or, d’humour, Christine Montalbetti n’en manque pas : il y a de discrets trésors de malice et des bonheurs de pure drôlerie chez cette jeune femme brillante, qui avant d’être reconnue comme romancière s’est révélée une très fine théoricienne de la littérature. Spécialiste en particulier de Gérard Genette, dont elle est peut-être la plus fidèle – et en tout cas la plus imaginative – héritière, elle a publié, entre autres essais, deux précieuses anthologies critiques sur Le Personnage et La Fiction. Autant dire qu’elle a du roman, de son histoire, de ses règles et de leurs subversions les plus modernes une conscience presque encombrante. Comment en effet réussir à trouver sa voix dans la création littéraire, dégagée de l’appareil théorique dont on s’est fait une « spécialité » au sens le plus strictement universitaire du terme ? Western et Expérience de la campagne, qui paraissent ensemble après deux autres romans (Sa fable achevée, Simon sort dans la bruine en 2001 L’Origine de l’homme en 2002), dissipent rapidement les a priori : ce ne sont pas de simples travaux pratiques illustrant d’abstraits ou abscons principes littéraires. Bien sûr, Christine Montalbetti n’est pas une écrivaine du "premier degré" et il serait absurde de lui demander de mimer l’innocence d’une fable originelle : la naïveté n’est pas son fort, on la laissera plutôt aux rares Américains qui, peut-être, savent encore faire semblant d’inventer le monde. L’auteur de Western, elle, est du côté de l’après, dans l’intelligence parfois loufoque de la parodie, le travail du pastiche, à la frontière fragile du texte et de son miroir critique, là où la réflexion s’amuse de la pratique, mais où le plaisir de l’écriture – donc de la lecture – l’emporte toujours.

Western est l’illustration extraordinairement frappante de ce goût du jeu d’une romancière beaucoup plus enfantine qu’il n’y paraît. S’offrant un genre pour territoire, son livre emprunte au cinéma ses codes les plus éculés et les pervertit jusqu’à l’extrême : nous sommes chez Sergio Leone bien plus que chez John Ford, et Christine Montalbetti se réclamerait sans doute assez volontiers d’un certain baroque à l’italienne... Voire du rococo le plus désopilant, avec ses excès de lenteur et le maniérisme halluciné de ses arrêts sur image, juste à la limite, parfois, de notre patience, quand elle nous soumet par exemple la description sur six pages d’une colonie d’insectes escaladant une botte de cow-boy ou qu’elle restitue dans le détail l’itinéraire d’un seul mot dans une conversation banale. Il faut insister : l’auteur joue, avec les règles et nos nerfs, dans une sorte de fable interrogative où tous les motifs traditionnels du western se retrouvent (l’auvent, les chevaux, le ranch, le bétail les deux frères, le duel...), mais comme les possibles d’une fiction par ellipses, presque à coups de clins d’œil.

Il est en fait assez difficile de rendre compte de l’effet d’une prose qui prend à Proust pour refaire 0K Corral : on est comme emporté dans un univers verbal voluptueux, tout en méandres syntaxiques et circonvolutions lexicales, dont l’arbitraire est sans cesse désigné, mais où l’enchantement opère quand même. C’est un peu comme si Christine Montalbetti s’amusait à effectuer de virtuoses variations narratives sur un vieux thème mythologique : on a beau connaître la trame, on attend les surprises – en l’occurrence les obstacles rencontrés dans le cours zigzaguant du récit par le « trentenaire à chemise carrelée » qui fait office de héros.
Et c’est précisément à la naissance d’un personnage qu’on assiste, comme si le roman ne racontait rien d’autre que sa propre écriture, en même temps que l’assomption souriante de la fiction. Là réside sans doute l’art essentiel de Christine Montalbetti : elle réussit à faire tenir ensemble l’improbable magie d’une histoire, fût-elle rebattue, et la mise en scène permanente de sa rédaction.



Expérience de la campagne répond en ce sens à Western : dans ce livre plus court, un homme se tient sur une terrasse, dans l’espace évidemment symbolique entre dedans et dehors, voire entre nature et culture, à l’instant du passage entre le jour et la nuit, à l’affût de tous les signes alentour... Le personnage, figure double de l’écrivain et du lecteur, tient la place de l’observateur tapi dans l’intervalle du monde et de son interprétation : le ciel devient une page et la toile cirée un livre, où se déchiffrent par hasard les fragments d’une autobiographie. L’écriture fonctionne donc par glissement ou analogie, et sa richesse est de permettre sans cesse le passage – donc le trouble – entre les différents niveaux qu’elle relie, à force de détours complexes et d’astuces diverses.

On remarquera aussi que c’est à Transition City que se déroule l’action de Western, située entre l’aurore et un crépuscule vespéral, tous deux minutieusement décrits – qu’il s’agisse de la « bleuité molle des matins incomplètement surgis » ou de « l’encre majoritaire d’un soir sans lune ».
La romancière a ainsi le goût des doubles et de l’entre-deux. Elle le cultive jusqu’à suggérer des liens entre les livres eux-mêmes : Simon, le protagoniste d’Expérience de la campagne, fait explicitement le pont entre un roman du Japonais Harulci Murakami et le premier ouvrage de Christine Montalbetti, Sa fable achevée, Simon sort dans la bruine, tandis qu’il est question dans Western d’un certain Saint-John de Crèvecœur, qui rappelle forcément Jacques Boucher de Crèvecœur de Perthes, le héros de L’Origine de l’homme, le deuxième roman de l’auteur…


À force d’allusions et d’emboîtements, les récits se multiplient jusqu’à nous perdre dans une espèce de bibliothèque indécise, où seule une voix peut encore, vaguement, nous servir de guide. On n’est pas toujours sûr de reconnaître cette voix : le narrateur ? l’auteur ? l’écho de notre propre questionnement ? Sa présence continuelle, légère et souvent ironique, a pourtant quelque chose de rassurant : elle fixe les frontières floues d’un monde où le mensonge n’existe pas, mais où la vérité se réinvente sous forme de fable.
« 
« Qu’il demeure toujours dans un récit quelques zones d’ombre, vous êtes prêt à l’admettre », s’amuse l’instance narrative de Western. On l’admet d’autant plus volontiers qu’on aime le mystère des histoires telles que les raconte Christine Montalbetti, avec son goût du bizarre et ses raffinements de pasticheuse – « des histoires, écrit-elle, qu’on croit inventer, et qui ne sont peut-être qu’une mise en ordre de choses déjà là depuis bien longtemps ».

On peut alors se demander avec l’auteur « si, oui, dans une certaine mesure, écrire un roman, ce n’est pas justement cela, classer ses images intérieures sans les reconnaître, de manière à en fournir une suite lisible »… Voilà en tout cas une belle définition de la fiction : classer ses images intérieures, même si ce sont les photogrammes d’un western, pour faire rêver le lecteur à ses propres duels.



Fabrice Gabriel, Les Inrockuptibles, 5 janvier 2005





Il était une fois dans le roman



Christopher Whitfield fait feu une seconde fois, avant de souffler sur le canon fumant et de rengainer. Assez calmement. Il marche lentement vers son cheval, le prend par la bride, l’enfourche, et s’éloigne vers le couchant. » Ainsi, (presque ainsi) se termine le Western, de Christine Montalbetti. Comme tous les westerns, en somme. De la première scène, un homme assis sous un auvent se balance sur sa chaise en regardant se lever le soleil, à la dernière, que l’on vient de lire, le lecteur aura été conduit dans tous les lieux de passage obligés du genre, corral, saloon, general store e tutti quanti, par tous les « lieux communs » du genre annoncé par le titre de ce livre. Lieux communs ? Le terme approprié serait plutôt « cliché », pourrait dire l’esprit malin qui, toujours perché sur l’épaule du critique, le pousse au négatif. On connaît la chanson : le roman français contemporain, en panne d’idées, essaie d’en trouver dans la littérature de genre, « revisite » le polar, se « réapproprie » la science-fiction, « remploie » les matériaux du roman sentimental, ou historique, ou gothique, du conte libertin, de l’épopée, bref, tente, pathétique, de faire du neuf avec du vieux. Et là, une affreuse sensation de « déjà vu » s’empare du candidat lecteur intranquille.



Respect des lois



Pour le rassurer, il se souviendra que d’aucuns réussissent à faire autre chose qu’un imbuvable cocktail de banalités d’époques différentes. Oui, mais tout le monde n’est pas Échenoz ou Calvino. Cependant, si l’auteur de ces lignes n’avait pas triché, nous aurions lu le « vrai » texte de la fin du livre : « Précaution, insistance ou réduplication, Christopher Whitefield fait feu […] et s’éloigne vers le couchant, contre le fond chamarré duquel, comment faire autrement, sa silhouette s’amenuise en un tranquille respect des lois de la perspective. »

On voit dans ces quelques lignes que le « respect des lois » du genre est tout sauf tranquille, et que la perspective, l’auteure, contrairement à son personnage, ne va pas cesser d’en jouer, de la distordre, de varier les angles et ce que les perspectivistes appellent justement le « point de distance ». « Comment faire autrement ? » C’est tout le propos du livre, son travail. Le temps, l’espace, le statut du narrateur, le personnage, sont, sans violence, tordus dans tous les sens. Si nous étions, pour de bon, au cinéma, nous dirions que certains plans sont au ralenti, d’autres très très rapprochés, quasiment en macrophotographie, par exemple. De fait, c’est tout juste ce que faisait subir au western, dans les années soixante-dix, un cinéaste comme Sergio Leone. On se souvient d’Il était une fois dans l’Ouest : gros plans sur des gouttes de sueur, des mouches, silences prolongés ou harmonica obsédant, variations sur les costumes, personnages transportant sous un masque figé un secret, une origine, une vengeance. Le western sur lequel travaille Christine Montalbetti, de fait, n’est pas le western « d’origine », mais un western déjà travaillé par le passage de Cinecitta.



Insoutenable suspens


Le personnage, ce « trentenaire à la chemise carrelée » qui se balance sous son auvent dans la séquence d’ouverture, nous ignorons son nom. Nous ignorons son passé, nous savons seulement du savoir de ceux qui connaissent les « lois du genre » que cet homme sur lequel, depuis le début, l’auteure focalise notre attention, malgré les nombreuses digressions et multiples leurres, va vivre cet événement indéfiniment (et vainement, l’auteure ne s’en cache pas), différé qui justifie le titre de Western. D’ailleurs, on nous prévient que le Smith & Wesson qui fait quelques apparitions dans les accessoires, « il y a de fortes probabilités pour que notre trentenaire en fasse usage avant la fin de ce livre ». Tout est donc dans la mise en récit de l’attente, dans l’introduction d’un vrai mystère qui vient prendre le relais de notre ignorance. Au fur et à mesure que les éléments du scénario se mettent en place, nous acquérons toutes les informations possibles sauf l’identité du héros, son passé, et l’objet même de ce qui va nécessairement devenir le noeud de l’intrigue. Fermement corsetée dans une unité de lieu, la bien nommée Transition City, de temps, du lever au coucher du soleil, et d’action, la dramaturgie ignore délibérément toutes les lois de la narration classique pour réserver les neuf dixièmes de l’action aux dix pages du dernier chapitre, le fameux « gunfight », duel obligatoire de tout western qui se respecte. Un procédé baroque qu’avait magistralement employé, là encore, Sergio Leone.



L’essentiel, pourtant, n’est pas là, même si la structure narrative imposée par l’auteur est nécessaire pour que cette attente induise chez le lecteur une disponibilité que l’impatience ne ruine pas. Ainsi nous pourrons porter attention aux excursions du récit hors de l’« efficacité narrative » tant vantée chez les maîtres, et pas seulement Ford, Hawks ou Mann. Un brusque changement de focale, et nous voilà embarqués dans l’aventure d’une colonie de bestioles qui vont peut-être se faire exterminer par le balancement de la botte du héros, si son mouvement de balancement est synchronisé avec le passage de leur cortège. Échapperont-elles au talon meurtrier ? Le suspense est insoutenable.

Incessant duel entre l’auteur et les mots



Ailleurs, le temps ralentit à l’extrême, ou bien nous devenons une goutte d’eau à l’image de celle dont un certain Samuel Frère tenta un jour d’écrire les mémoires. Flash-backs en cascade, variantes de récit alternatives, l’auteure emploie en virtuose des tours qui déstabilisent le récit, font de sa possibilité d’aboutir la véritable aventure du livre. Mais elle va au-delà de procédés qui ont acquis une patine somme toute classique. Dans ce livre, la narration naît de la métaphore, l’image devient action dans l’action, ou à la place de l’action. Ainsi la première bataille du livre est, au matin, celle du jour contre la nuit, dont l’issue, elle, ne fait aucun doute, et, par là même source d’une certaine passivité. De même, des expressions comme « chercher ses mots » ou « plonger dans le silence » prises au pied de la lettre donnent lieu à de véritables petits romans dans le roman. À moins que le grand sujet du roman soit là : comment les mots vont vivre, se battre et s’éteindre. Ce qui expliquerait que le duel, peut-être, serait celui de l’auteur et de la littérature existante, contre laquelle il importe de se faire du lecteur un allié pour qu’existe, enfin du nouveau. Ainsi peut se lire l’incessante présence d’un narrateur metteur en scène dont le commentaire semble naître du récit au fur et à mesure qu’elle tente de le mettre à distance. « Laissez-vous faire, nous dit-elle, laissez-vous porter, voilà, c’est bien, c’est votre heure de loisir, je prends les choses en main, sans rien brusquer je l’espère, je m’occupe de tout, en essayant de ne pas peser. » Une légèreté savante qui fait de la lecture de ce livre peut-être plus grave qu’il n’y paraît un moment qui nous porte, mine de rien, au-delà du « tranquille respect des lois ". Générique de fin.



Alain Nicolas, L’humanité, 13 janvier 2005





Paris-VIII (Arizona)

La captive aux yeux foncés, Christine Montalbetti, croise western et nouveau roman avec brio !



À l’âge de l’innocence, dans la cour de récréation ou dans nos chambres, nous avons tous imité la démarche de John Wayne, ou résisté à des Sioux imaginaires à la télé de la cavalerie, trompette à la bouche. Quelques années plus tard, malgré l’enfance évaporée, des virées éthyliques nous ont plongés, l’espace d’un instant, dans l’ambiance des saloons, les flippers remplaçant les joueurs de poker et les serveuses en jean jouant le rôle des pétroleuses. Mais à l’évidence, nous ne sommes ni Clint Eastwood dans Josey Wales hors-la-loi, ni Nathalie Wood dans La Prisonnière du désert. Il y a toutefois des exceptions, de véritables anachronismes vivants, et pas seulement dans des restaurants à effigie de "bison". Il en va ainsi de Christine Montalbetti.

Sous l’apparence d’une théoricienne de la narration basée à Paris-VIII, se cache une authentique cow-girl qui a su mêler, dans son troisième roman, deux passions : la littérature et le cinéma des hautes plaines. D’où le titre du livre, Western. Tous les codes du genre sont ici au rendez-vous : un héros énigmatique surnommé "le trentenaire", des descriptions de ciel (avec les adjectifs les plus inattendus), des bottes, des ranchs, des forêts, des déserts, des chevaux, des bagarres, quelques femmes aussi, et des noms qui sentent bon l’Arizona : Jeff W. Dunson, Ted Lange, Adam Bullock ou "ce nom terrible, qui ne vous dit peut-être rien, mais que vous n’oublierez plus, c’est Jack King". Oui, "le nom de Jack King est tombé comme un corps énorme sur l’extrémité de la planche d’une balançoire, de sorte que notre trentenaire, assis à l’autre bout, et jusque là les pieds bien au sol, rêvassant, avait, par l’effet du contrepoids, d’un coup été envoyé valser dans les airs". Mieux qu’un simple exercice de style réunissant Gérard Genette et Sergio Leone, Christine Montalbetti joue à créer des distances, variables, entre l’imaginaire cinématographique et un style à l’élégance toute française. Elle désarçonne ainsi son lecteur, grâce à de très habiles ruptures de ton, de rythme, ou de focalisation "d’où est donc racontée cette histoire ? Et pourquoi ?), sans qu’à aucun moment l’aspect théorique de Western ne prenne le pas sur le récit. Tout se finira, bien sûr, sur un duel.



Baptiste Liger, Lire, Février 2005


Le cinéma jubilatoire du roman



Christine Montalbetti est auteur de romans. Son dernier, Western, revisite avec brio et drôlerie le genre tant et si bien illustré au cinéma.



Le western, c’est du cinéma. C’est d’abord du cinéma. Depuis quelques semaines, le western c’est aussi un livre de Christine Montalbetti. Et ça marche. Aussi bien qu’un film. En plus drôle sans rien perdre de sa saveur d’origine. Comme un film qu’on se repasserait sans être dupe et en profitant du moindre détail, en le retournant même longuement entre les lèvres, saisissant un de ces grains de fausse poussière qui volettent dans les décors de carton-pâte, mais qu’on ne voyait pas sur les écrans de télé de l’époque.
Le western est un pur genre de fiction, Christine Montalbetti s’y régale d’inventions, de parodies, de grimages et de décapages multiples. Du livre d’aventures, elle retient l’aventure du livre, et de l’engagement littéraire, elle garde non l’envahissement d’un auteur par sa langue et les mondes que celle-ci trimballe, mais le contrôle malicieux de l’auteur sur l’agencement de son récit.



Claudine Galea, La Marseillaise, 27 mars 2005


Et aussi

Christine Montalbetti Prix Franz Hessel

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