— Paul Otchakovsky-Laurens

Remarques

René Belletto

Pendant qu’il écrivait La Machine, René Belletto a pris des notes annexes. Ce n’était pas des réflexions sur le travail en cours, sur les difficultés rencontrées, ou sur la littérature en général. Plutôt des aphorismes, des « pensers », ou encore des moralités énigmatiques, des fragments rapides d’un journal intime lacunaire. Sa lecture continue provoque, insidieusement, un trouble comme si les habituels repères moraux, sensibles, intellectuels venaient à nous manquer.

 

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La presse

Excès du peu, effet de l’absence calculée d’effet : l’auteur a évité ces deux écueils pour nous transmettre son hébétude de vivre, qui est l’habitude prise par son revers. Ni slogan ni formule mais plutôt éclair du paraclet, chacune des remarques contribue à la composition d’une sorte d’œuvre au blanc dans laquelle le noir langagier s’efface au profit de la blancheur du papier, exact reflet du vide où le sens s’agence. Par son style, ce petit livre évoque à la fois la plus ramassée des déclarations d’amour, le plus lapidaire des télégrammes fatals et la plus cinglante des épitaphes. Par sa portée – infinie méditation – il nous rappelle qu’il suffit parfois d’une seule parole pour obtenir le réconfort, la guérison ou le salut.


La Voix du Nord, 6 février 1991