— Paul Otchakovsky-Laurens

Carnets de Saorge

Charles Juliet

En 1993, Charles Juliet a passé quatre mois à Saorge – un village des Alpes-Maritimes proche de l’Italie – dans un monastère devenu lieu de résidence pour artistes. Ces carnets sont le journal qu’il a tenu pendant ce séjour. Qu’il parle de Saorge, des rencontres qu’il y fait, des paysages qu’il découvre, qu’il égrène des souvenirs d’enfance, nous livre des impressions de lecture, évoque Catherine de Sienne ou Chet Baker, qu’il commente l’actualité, nous confie son émotion à la vue d’un beau visage… il demeure fidèle aux thèmes et préoccupations qui nourrissent les quatre...

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La presse

Les merveilles de Juliet


Il faut se méfier de Charles Juliet, c’est un vrai écrivain. A savoir : quelqu’un qui connaît la valeur des mots, de leur choix, de leur agencement, de leur mariage. Mais pas seulement : qui sait leur pouvoir sensible - non, pas émotionnel, c’est à la portée de tout un chacun, mais sensible, mots qui vibrent de l’intérieur. Charles Juliet est un poète, pas parce qu’il écrit des poèmes, parce que tous ses textes, Journal, hommages, naissent dans des tréfonds identiques.


L’écrivain vit à Lyon, depuis longtemps, aux environs de la place Bellecour. Il s’est retiré, l’an dernier, pendant quatre mois, à Saorge, village des Alpes-Maritimes, dans un ancien monastère devenu résidence pour écrivain. Il y a tenu un journal sobrement intitulé Carnets de Saorge. Il évoque ses lectures (« Merveilleux privilège que d’aimer lire »), les visites qui lui sont faites, ses déplacements, ses contacts avec le monde extérieur à travers la radio ou les journaux. La nature qui l’entoure, source d’émerveillements non dits... et l’écriture, bien sûr, la difficulté d’écrire, le bonheur d’écrire. Et revient toujours, avec moins de constance pourtant que dans son Journal, cette nécessaire introspection, ce besoin irrépressible d’« affronter sa nuit et ce qu’elle recèle », « un besoin ardent, auquel je ne pouvais qu’obéir, et qui me commandait en outre d’adhérer à d’autres valeurs qu’à celles qui gouvernent pour une grande part notre société ».


« Ce plaisir indéfinissable qu’il ressentait à être plus intensément avec lui-même à être plus intensément avec lui-même lorsque les denses brouillards d’automne faisaient disparaître et oublier le monde »... Enfant abandonné, Charles Juliet fut « placé » dans une famille de paysans où son temps se partageait entre l’école et les vaches, qu’il gardait seul pendant de longues heures. C’est cette naissance à lui-même qu’il a recréée il ya deux ans dans un livre aujorud’hui édité en « poche », L’inattendu. Au fil de courts textes, souvenirs, journal et (fausses) fictions, on retrouve l’enfant de troupe qui était au centre de L’année de l’éveil ; on la retrouve aussi, Elle, son amour fou, passionné, cette impossible des années passées à Aix-en-Provence. Livre magique, douloureux, vibrant.


M.P., La Cité, 1994



Charles Juliet : « retrouver une vérité intérieure »


On se souvient du formidable succès public obtenu par Charles Juliet avec L’année de l’éveil. Racontant sa vie d’enfant de troupe à Aix-en-Provence, ce terrible récit s’inscrivait dans une oeuvre cohérente jusqu’à l’obsession. Ses nombreux reccueils de poésies, mais aussi la publication de son Journal ont confirmé la place prépondérante et à part que Charles Juliet tient dans la littérature française.


Ecrivain exigeant, n’ayant jamais appartenu à une quelconque chapelle littéraire, Charles Juliet se symbolise par une écriture très physique qui part de la réalité et qui permet à son auteur de rentrer en lui-même pour y puiser sa part d’intime vérité. Pas étonnant donc qu’il publie aujourd’hui chez P.O.L. ces Carnets de Saorge qui s’inscrivent dans la continuité de son travail.


A la base de ce livre surprenant, fait de réflexions diverses sur le pouvoir des mots ou encore d’étonnantes rencontres avec des gens, il y a un projet d’écriture établi avec Jean-Jacques Boin. Ce dernier, responsable du livre à la direction régionale des Affaires culturelles de Provence-Alpes-Côte d’Azur invita Charles Juliet pendant quatre mois dans le ptit village de Saorge, situé tout près de la frontière Italienne. Là, dans un monastère devenu lieu de résidence pour artistes et écrivains Charles Juliet a regardé vivre ses contemporains. Il a aussi beaucoup écrit, s’intéressant aux petites gens, aux paysans du coin maltraités, vivant dans des conditions souvent difficiles.


De ce séjour est né ce livre à l’écriture blanche, débarassée d’effets qui en moins de cent pages redit avec des mots simples qu’écrire c’est demeurer fidèle à sa vie intérieure.


J.R.B. Le Provençal, 1994

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Charles Juliet Grand Prix de Littérature de l'Académie Française 2017

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