— Paul Otchakovsky-Laurens

Les Grandes Espérances de Charles Dickens

René Belletto

Contraint d’écrire un roman pour sauver son journal, All the Year Round, dont les ventes baissaient, Dickens se hâte de rédiger et de publier par livraisons hebdomadaires Les Grandes Espérances. Aussi, comme pris par surprise, en revient-il spontanément à la forme si désirée et si redoutée par lui de l’autobiographie, aussi est-il plus près que jamais, dans le plus génial de ses livres, d’exprimer le secret qui le consume depuis l’heure de sa naissance – et réclame-t-il à son lecteur, plus instamment que jamais, d’alléger son fardeau en parlant pour lui, en s’expliquant à sa place.

 

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La presse

… un ouvrage exceptionnel qui braque sur Les Grandes Espérances de Dickens et, partant, sur son auteur, une lumière éclatante et, pour ainsi dire, plurielle : revêtant, ici, l’habit du critique, Belletto a su créer autour de son modèle tout un réseau de correspondances qui semblent à première vue invraisemblables, mais qui, au fil des pages et d’un impeccable raisonnement, modifient de façon radicale l’image stéréotypée que, sauf exception, l’on a de Dickens. Un peu comme, jadis, les études de Coleridge sur Shakespeare ont irréversiblement bouleversé l’interprétation de ses pièces, dont l’argument peut paraître élémentaire, mais jamais la langue hyperbolique et d’une complexité pousée à l’extrême.


Le Monde, 3 juin 1994