— Paul Otchakovsky-Laurens

Fmn

Pierre Alferi

Un homme se dit prisonnier du regard d’une femme. Il part à la rencontre de n’importe qui. Une histoire se noue, se dénoue. Le couple se penche sur la petite différence, le petit différend qui l’a fait basculer.
Il s’agit donc d’amour : hantise et abandon, désir et déception. Il y a de la mystique, des adresses, de la pornographie, des scrupules. Et il s’agit de genres: féminin, masculin et neutre, prose et poèmes en prose, confession et dialogue, vidéo littéraire, récit de voyage urbain, sermon, science-fiction, brèves épiphanies sexuelles, monologues intérieurs. » Prostitution de l’âme » et...

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La presse

C’est un curieux roman composé de quatre parties nettement différenciées, tant sur le plan de la narration que sur celui du style. Dans la première, un homme seul, le narrateur, est hanté par le regard d’une femme, regard imaginaire, mais qui par sa présence modifie la propre vision du narrateur, et influe sur nombre des ses comportements. La seconde partie est une sorte d’errance : le narrateur part à la recherche de cette femme, il marche dans Paris, il l’attend, ou plutôt il s’attend à elle. Dans la troisième, il la trouve. Enfin la dernière partie est constituée de deux longs monologues intérieurs, au cours desquels l’homme et la femme séparément réfléchissent à la façon dont leur relation a finalement échoué.

Cette trame, évoquée ici très sommairement, est surtout l’occasion pour Alferi, autour du thème central de l’amour, de mélanger les genres, les styles, les techniques d’écriture. […] Alferi, tout comme dans Kub Or, nous parle ici de petits faits, attire notre attention sur des détails. Il n’est certes pas le premier à le faire, mais sa démarche est originale dans le sens où elle ne vise pas à magnifier l’anodin ou l’inaperçu, pour lui donner de l’importance, mais simplement elle dissèque, elle analyse, elle réfléchit, elle livre son objet aux processus de la pensée, à la structure des phrases. Lire un livre d’Alferi, c’est un peu comme observer l’intérieur d’un appareil électronique : on se trouve devant un enchevêtrement d’éléments minuscules, mais dont chacun sans doute est nécessaire, dont la disposition obéit à une logique et à une rigueur intraitables, à quoi s’ajoute le sentiment d’assister à quelque chose d’évidemment moderne.


La Quinzaine Littéraire


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