Un homme qui vient de traverser une épreuve psychologique difficile (mais dont la nature ne nous est pas révélée) se voit conseiller par son médecin et sa femme de noter au jour le jour les événements de sa vie quotidienne. Bien qu’il ne soit pas porté vers l’écriture, le convalescent se met à tenir un journal.
Désireux de « donner du contenu » à la relation qu’il fait de sa vie, il se met à observer les gens alentour, leur manière de s’habiller ou de se tenir, la façon dont ils parlent, leurs tics, leurs habitudes. Il note aussi ses moindres faits et gestes, ses relations avec son entourage, ses collègues de bureau, sa femme,...
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Un homme qui vient de traverser une épreuve psychologique difficile (mais dont la nature ne nous est pas révélée) se voit conseiller par son médecin et sa femme de noter au jour le jour les événements de sa vie quotidienne. Bien qu’il ne soit pas porté vers l’écriture, le convalescent se met à tenir un journal.
Désireux de « donner du contenu » à la relation qu’il fait de sa vie, il se met à observer les gens alentour, leur manière de s’habiller ou de se tenir, la façon dont ils parlent, leurs tics, leurs habitudes. Il note aussi ses moindres faits et gestes, ses relations avec son entourage, ses collègues de bureau, sa femme, son fils, ses amis. Bientôt, il se prend au jeu : comment être aussi exhaustif que possible dans la description de la vie quotidienne, qu’il s’agisse de ce que l’on mange, dit, pense, entend, croit, éprouve, oublie ou se rappelle ? Comment parler le plus précisément possible de ses amours, de ses peurs, de ses rejets, de ses hontes, de ses désirs, de son insatisfaction ? Comment décrire un repas, ses convives, les sentiments de joie, de frustration et d’ébriété que l’on y a éprouvés et en même temps retranscrire en détail l’histoire incroyable que vous a raconté le serveur ? Comment parler de l’amour que l’on éprouve simultanément pour deux femmes sans consigner aussi les mensonges que l’on est obligé de leur faire à toutes les deux ? Comment ne rien laisser en dehors du journal sans pour autant cesser de regarder, d’écouter, de sentir, alors que les images, les sons et les sentiments viennent sans arrêt s’infiltrer dans la vie, jusque dans l’activité même de transcription de la vie, si obsessionnelle fût-elle ? Peut-on écrire sa vie ? Peut-on simplement la transcrire, ou la transcription de la vie ne prend-elle pas bientôt la place de la vie même ?
Le journaliste est un roman-plongée dans une activité en apparence très commune : Qui n’a jamais eu au moins le désir de tenir un journal ou un carnet de bord ? Qui n’a jamais voulu laisser au moins une trace écrite d’un événement important, d’une expérience inoubliable ? Qui n’a pas enfoui un secret de son passé sous une croix en face d’un nom sur un agenda, sous des initiales dans un carnet d’adresses ? Mais Harry Mathews, en nous faisant voyager avec un homme qui ressemble à beaucoup d’autres, un homme sans qualités particulières, un homme qui les vaut tous et que vaut n’importe qui, nous entraîne dans une spirale vertigineuse.
Écrit à la première personne, sous une forme apparemment linéaire et d’une confondante légèreté, Le Journaliste est un roman tout à la fois drôle et grinçant comme une histoire de famille, palpitant et énigmatique comme un roman policier, grave et désespéré comme une pièce russe, ludique et impertinent comme une œuvre oulipienne, en un mot : imprévisible et riche comme la vie de chacun d’entre nous.
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