— Paul Otchakovsky-Laurens

Un test de solitude

Emmanuel Hocquard

Ce livre est tout à la fois un recueil de poèmes, des sonnets, une déclaration d’amour, un livre de grammaire et un essai philosophique. Pour Emmanuel Hocquard la poésie ne saurait se contenter d’être belle, agréable et sensible. D’autres choses s’y jouent autrement plus cruciales comme le devenir de la langue et de la pensée, notre perception. Et tout est matière à nourrir cette réflexion active, cette réflexion dont les avancées coïncident parfaitement avec le texte qui les énonce.


 

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Traductions

Norvège : H Pess | USA : Burning Deck

La presse

« Poésie intime, écrite souvent à la première personne, poésie du quotidien revisité par le regard du poète, poèmes dédiés à la femme aimée, Viviane. »


Livres Hebdo, 27 novembre 1998



Sonnets Hocquard


Ce livre - j’entreprends de l’écrire pour vous - sera le plus simple qui soit. Prenez-le pour ce qu’il se propose d’être : un vrai livre d’images directement puisées aux circonstances", indique le Je de ces cinquante-huit sonnets (poèmes en quatorze lignes parfois blanches) à Viviane, dendeuse de boulangerie (mais le dire comme ça est inepte). Les cirocnstances incluent l’automne et la neige, les amis, une boulagnerie à Fargues, une recette de palourdes, le Voyage à Reykjavik, des cours à l’Ecole d’architecture et surtout "Il y a le canale, il y a la souche brûlée./Poser la question de savoir comment passer de/ l’un à l’autre, c’est supposer qu’on peut le faire". C’est un recueil qui donne à voir donc un peu de philosophie, sous les auspices de Wittgenstein : "W propose du langage une/ représentation qui ressemble à celle que les/ Romains se faisaient de l’empire./ Au-delà du limes, le hors langage". Viviane est Viviane, apprend-t-on : "Ou comment Viviane est Viviane échappe à la/ grammaire./ Ou bien le test d’une tout autre grammaire./ On pourrait dire un test de solitude./ Au sens où Gertrude Stein écrit : "Je suis une/ grammairienne"". Autre repli : "Ce que j’écris ne dit pas autre chose que comment/ je dis ce que je dis ici"



Par E. L O., Libération, 15 octobre 1998