— Paul Otchakovsky-Laurens

Retour définitif et durable de l’être aimé

Olivier Cadiot

Ce livre poursuit la série des aventures de Robinson (après Futur, ancien, fugitif et Le Colonel des Zouaves) mais cette fois-ci pas d’île, ni de caisses retrouvées sur la plage, pas de château anglais ni d’affaire d’espionnage, juste un cerveau autodidacte qui essaie de s’en sortir au mieux avec pour seul bagage des idées inadéquates et des livres mal compris.

 

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Traductions

Italie : Arcana Libri

La presse

Dans Retour définitif et durable de l’être aimé, comme dans Mulholland Drive, on ne comprend pas tout. Et ça n’a aucune importance, il ne faut pas s’agripper mais se laisser porter. Et, comme dans le film de Lynch, on éprouve la grisante sensation de jamais vu, jamais lu, l’impression de toucher à la modernité, de découvrir un univers et pas un produit. […] Comment raconter autrement, voilà ce qu’Olivier Cadiot s’emploie à écrire, en stances, mêlant les trouvailles – « ajouter ici une traditionnelle vue de campagne… » en guise de descriptions – et les « traces » de Plume de Michaux, de Perec, de Deleuze, dans un roman qui s’interroge sur les liens entre le passé et le présent, entre le neuf et le vieux.


Olivia de Lamberterie, Elle, 14 janvier 2002


L’écrivain comme petit bricoleur autodidacte, avec tous les outils que lui offrent le réel, la technique, la littérature, contre toute forme de dogmatisme poétique, contre tout esprit de sérieux littéraire : Cadiot s’acharne depuis plus de dix ans à rendre tous les clivages profondément ringards. Exit ceux qui divisent encore prose et poésie, burlesque et sérieux, formel et émotionnel. […]

Les fictions s’emboîtent, prolifèrent par courtes strophes, vont de plus en plus vite, croisent le réel dans une alternance de couches successives qui finissent par créer une matière d’une beauté étrange. Castor junior de la survie en « vie mondaine » ou Speedy Gonzales de la narration, le livre ressemble à une machine bizarroïde avec fonction hypertexte.


Nelly Kaprièlan, Les Inrockuptibles, 15 janvier 2002


Il y a tous ces livres qu’on a lus récemment, ceux que l’on va bientôt lire. Passionnants, agaçants, intelligents, drôles, sinistres… Et puis parfois il y a un événement, dans nos vies (de lecteurs). Retour définitif et durable de l’être aimé, cinquième livre d’Olivier Cadiot, paraît cinq ans après son Colonel des Zouaves. C’est un livre ouvert, écrit dans le présent le plus présent pour offrir une multitude de lectures possibles ou impossibles ; non pas un roman de poète, non pas un poème romanesque, mais pleinement un roman par poésie (comme l’on dit roman par lettres), et dont l’on sort en s’écriant : c’est donc encore possible !


Bertrand Leclair, La Quinzaine littéraire, 15 janvier 2002


Des voix de personnages hauts en couleur se mêlent à des plans fixes d’une grande beauté (objets, paysages, détails agrandis). On est parfois dans la satire sociale, parfois dans la description de paysages ou de villes, tantôt lyrique, tantôt hyperréaliste. On reconnaît des faits divers ou de possibles feuilletons, sans compter des bribes de Hollywood ou de « road movie ». Et, tout le temps, ces voix de personnages absents semblent commenter ou, au contraire, parasiter ce que l’on voit.


Jean-Maurice de Montremy, La Croix, 17 janvier 2002


Des phrases courtes, des images à peine suggérées, des citations mais cryptées : Cadiot travaille sur le rythme. […] Désormais la poésie peut emprunter toutes les formes ; chez lui, elle passe par un langage oral, monologue intérieur, dialogues hachés, choc des contraires, ne jamais expliquer, entraîner le lecteur dans des paragraphes haletants qui atterrissent, comme dans les haïkus, sur un bref leitmotiv, aire de repos, plate-forme pour reprendre son élan : « Il neige », « C’est loin », « Je ne comprends pas tout très bien. »



Isabelle Rüf, Le Temps, 4 février 2002


Ce roman-poème-théâtre est indéniablement un Cadiot et, en même temps, il nous surprend, nous oblige à réapprendre un peu, à secouer notre horizon d’attente rabougri. On est en rase campagne, la vue est dégagée, slalomant entre des phrases familières et pourtant drôlement installées, comme on dit qu’on installe des sculptures. Les massifs succèdent aux phrases courtes qui déjouent les habitudes de lecture.


Éric Loret, Libération, 14 février 2002


L’art d’Olivier Cadiot naît ainsi de la canalisation de tous les discours dans lesquels nous sommes plongés pour en détourner tout ce qui, entre rire et angoisse, fait revenir l’être aimé : la poésie.


Alain Nevez, Télérama, 6 mars 2002


L’ouvrage est irrésistible, très ludique, émouvant aussi… Une sorte de livre intégral, complet et copieux…


Jacques Morice, Télérama, 6 mars 2002


Dans un semblable vertige, Retour définitif et durable de l’être aimé nous fait entr’apercevoir des images plus figuratives que dans les livres précédents, mais glissants sur un versant plus sombre. Comment dire ? Des phrases fluorescentes disparaîtraient à mesure de leur apparition sur la page. Des histoires bifurqueraient à vitesse grand V. On croirait lire parfois une histoire d’amour, mais les histoires d’amour existent-elles ? On voudrait juste dire au lapin, « je t’aime ». Un point, c’est tout. On ne lirait pas le livre qu’on croyait être en train de lire, on lirait quoi ? Un livre nous aurait posé un lapin, on s’y retrouverait seul à glisser dans la neige. Ce serait très beau et parfois on entendrait une chanson triste, puis plus rien. On glisserait. La surface du livre n’aurait vraiment pas de fond.


Xavier Person, Le Matricule des anges, mars 2002


Et aussi

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