— Paul Otchakovsky-Laurens

Une réunion pour le nettoiement

Jacques Jouet

Soyez une petite souris dans une réunion de responsables du nettoiement. Vous y entendrez intervenir chacun, en temps réel, dans l’ordre et le plus grand désordre.
On manipule, on s’invective, on plaisante grassement et craint l’avenir. On complote et rêve d’exclure, voire d’exterminer. La République va mal.
À l’occasion, certaines passions amoureuses n’en traversent pas moins l’ordre du jour, ce qui ne simplifie pas les choses. On parle beaucoup.
On parle beaucoup de nettoiement, mais ça reste noir.
Le roman est une sonde sortie sur le pas de la porte.

 

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La presse

Partant de la constatation que bien des modifications de notre vie quotidienne ont trouvé leur origine dans une, ou plusieurs réunions, l’auteur creuse la question jusqu’au fond et nous entraîne, sous les auspices anodins d’une « réunion pour le nettoiement », dans les dessous d’une « République qui va mal ». Insensiblement, on passe du technique au politique, du politique au clandestin, voire au criminel franchement sanglant, sans changer de lieu ni de mode. Depuis les phrases creuses des débuts de réunion jusqu’aux échanges passionnels les plus brûlants, toute une sociabilité se dit, dans un futur proche qui aurait dérivé pour finir par ressembler à un mélange d’une Histoire des treize de Balzac, en plus quotidien, et un&nbsp1984 d’Orwell, en moins totalitaire. Thème cher à l’auteur, la République condense l’imaginaire social et historique de l’auteur, mais rien n’interdit de lire ce lieu de pouvoir et de complots comme le territoire de la création romanesque. Et on ne s’amuse plus du tout.


L’Humanité, 19 avril 2001