— Paul Otchakovsky-Laurens

Formage

Nathalie Quintane

Vous vous souvenez peut-être qu’Elvis, à la fin de sa vie, faillit mourir noyé dans un bol de soupe. Gladys morte, obèse et sans repères, il aurait eu besoin de « formage ».
En voici deux : Chien jaune, Roger, qui n’en manquèrent pas. Le premier, sportif assez doué (ski, escalade), le second, incarnant une bonne fois pour toutes le mot qui l’a choisi. Les phrases par lesquelles au fur et à mesure ils se construisent et offrent leur construction poussent, grassement nourries, puis se poussent.
Formage est, à tous les sens du terme, un livre de formations. Ses trois parties pourraient s’annoncer ainsi :
– la une, partie sportive, ou comment...

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Traductions

Brésil : Relicario

La presse

Sous le ludisme, sur l’humour, derrière la chute burlesque ou infantile, en travers de l’ironie, Nathalie Quintane se découvre comme l’une de nos grandes ethnologues, une passionaria du « fait vrai », de la réalité la plus crue. En un mot, Formage est un livre paradoxalement balzacien, un livre qui fera concurrence à tous les états civils possibles.

[…] Elle a en commun avec Pierre Alferi ou Olivier Cadiot non seulement une détestation de l’emphase, mais une idée de la mécanique, du format à géométrie variable, de l’espace textuel travaillé par le montage. Quelque chose d’oblique (l’écriture) est à habiter, à occuper, à construire, il faut y trouver sa place pour y survivre. Les machines peuvent faire l’affaire, mais pas sans les hommes. C’est à cet endroit que Formage livre quelques clefs. Plus encore que ses précédents ouvrages, il accroît ces « déplacements », où des décalages créaient des surfaces planes, en trompe-l’œil.


Yan Ciret, art press, mai 2003


… son livre, tout de bifurcations abruptes, de ruptures de ton, d’allusions ironiques, d’énigmes, établit, au fil des digressions et des aiguillages, une complicité à laquelle il est difficile de résister. L’intelligence à plein régime n’y prend pas le pas sur l’étonnement amusé du langage devant ses propres puissances. Une inventivité toujours jaillissante, une ivresse légère de mots font de la lecture de ce livre grave et provocateur une petite félicité inattendue qu’on ne devrait pas laisser passer.


Alain Nicolas, L’Humanité, 19 juin 2003


Formage interroge ce qui fait forme, comment la forme se prend, par rapport à quoi tel ou tel (être, mouvement, pli, expression, mot) prend forme et, appliqué à la littérature, comment dans le roman un personnage acquiert sa forme propre. Interrogation drolatique de la relativité avec force questions, pseudo-démonstrations, greffes de récits en tout genre, croquis… bref, sans discours ni clôture, contre tout savoir-faire.


Nelly Kaprièlian, Les Inrockuptibles, 9 avril 2003