— Paul Otchakovsky-Laurens

De Marivaux et du Loft

Petites leçons de littérature au lycée

Catherine Henri

Un professeur s’obstine à proposer à des élèves éblouis par le Loft, ou absorbés par des soucis immédiats, des textes de Proust ou d’Apollinaire. Au fil des heures de classe pendant une année, la littérature se révèle un étrange dépaysement et un détour paradoxal, stratégique ou involontaire, qui ramène au présent des élèves et du monde. Rachid découvre dans Marivaux la vraie nature du Loft, Platon fait parler de Ben Laden et Salim interprète Saint-Simon avec son histoire et ses projets.

 

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La presse

Courts chapitres, portraits, rêveries, confidences, indignations, digressions, De Marivaux et du Loft ne fait pas la leçon. Loin des livres qui, entre humour, compassion ou délation, enfilent les « perles » des élèves, débusquées dans les copies ou remarquées lors des sorties, De Marivaux et du Loft est un bel « exercice de funambule ». En effet, Catherine Henri ne verse « ni dans la déploration, ni dans la complaisance ». […]


Belle profession de foi. Et belle foi en la profession.
Le livre de Catherine Henri, professeur dans un lycée de Paris, tranche par sa volonté de ne pas polémiquer. Et de ne pas abdiquer. Devant la possibilité d’enseigner une discipline que l’on ne pourrait plus transmettre par temps de barbarie généralisée. Face à la nécessité de dépayser des élèves façonnés et fascinés par tous les gadgets qu’ils consomment. […] « Ceci n’est pas un recueil de perles. Si cela devient quelque chose, ce sera un livre sur l’école sans perles, décevant comme un roman contemporain sans érotisme. Je préfère prévenir la frustration », écrit-elle. On ne sort pas de cette lecture frustré, mais revigoré.


Nicolas Truong, Le Monde de l’éducation, mars 2003



C’est un ouvrage magnifique écrit par un prof dont on rêve, qui aime ses élèves ET la littérature et non les uns OU l’autre. Il y a des pages admirables d’humanité (les élèves qui dorment en classe) et d’intelligence de ce métier si précieux. Il y a des moments d’éblouissement quand La Dispute de Marivaux parle du Loft pour ces élèves téléphages ou quand la fin de Critias de Platon permet de comprendre le 11 Septembre. Il y a mieux : l’aveu poignant de ce professeur qui ne parvient pas à faire aimer certains auteurs et qui les cite ici pour seul hommage.


Christian Sauvage, Le Journal du Dimanche, 9 mars 2003



Catherine Henri ne donne pas de leçons, elle témoigne. Mais ses saynètes forment plus qu’un documentaire, même subjectif. Frôlant l’autofiction, elles laissent présager, on l’espère, d’autres textes, plus personnels. Et surtout, elles mettent formidablement en appétit.


Comme un cake piqueté de raisins et de cerises confites, l’auteur a truffé son texte de délices oubliées. On a envie de la remercier pour Agrippa d’Aubigné ou pour le portrait de l’abbé Dubois chez Saint-Simon. Quelqu’un qui vous donne irrésistiblement envie de lire et dont le livre vous pousse à en ouvrir beaucoup d’autres, comme autant de « portes jusqu’alors invisibles » ; dites, Madame, comment cela s’appelle-t-il…?


Florence Noiville, Le Monde des livres, 9 mai 2003

Vidéolecture


Catherine Henri, De Marivaux et du Loft, Catherine Henri lit "De Marivaux et du loft". Extrait.