— Paul Otchakovsky-Laurens

Devant l’abondance

Chet Wiener

L’abondance est ici celle du monde et de ses représentions, celle des représentations et de leurs interprétations, celle des interprétations et de leurs références, celle des références et de leur histoire... Sérieux imperturbable et humour, anecdote et imagination, érudition et trivialité, éternel et quotidien, austérité et sophistication : cela ne s’arrête pas, jamais. Cela miroite et rebondit, multiplie les niveaux et les registres : c’est de la poésie.

 

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La presse

Rien de mieux que la vivacité de ce livre pour combattre la pesanteur lyrique et les cucuteries tragico-sentimentales ambiantes. Rien ici de commun. Rien que de commun, mais transporté. Tout un art de l’attente s’autorise de la méticulosité d’une écriture qui grossit les détails, refermant sa focale, dans l’intervalle des disjonctions, sur l’infime, l’insignifiant peut-être d’une vie bien remplie, sans jamais préjuger de rien : « Oui, je voulais / Sonder ces cassures, ces riches / Couvées de petites maisons où / L’égrènement premier persiste. » Cela fait comme un ralenti dans ces accélérations parfois, une espèce de suavité déroutante. Ne rien chercher à reconnaître est la condition pour s’avancer dans ce récit hallucinant d’intimité finalement, entraînant celui qui n’a rien à perdre dans des sensations encore inédites, un peu comme dans une conversation au bord du sommeil, lorsque l’écroulement menace, au moment où le départ d’un rêve soulève l’enchaînement d’une phrase.


Xavier Person, Le Matricule des Anges, septembre 2003

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Chet Wiener, Devant l’abondance, Chet Wiener lit "Devant l'abondance". Extrait