— Paul Otchakovsky-Laurens

Organigramme

Madame L.

Soit une entreprise, un patron, et Madame L qui, collaboratrice parfaite et de rêve, le seconde en toutes circonstances. Comme Madame L. a aussi une vie amoureuse propre, et n’en pense pas moins non plus, le montage très savant de tous ces plans est irrésistible d’ambigüité recherchée et drôlement assumée. Le trait de Madame L est d’une simplicité qui, au-delà de la ligne claire, crée un humour graphique original en réponse à celui des textes d’accompagnement.

 

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La presse

Sujet / objet, texte / image, Madame L. vient se lover dans cet étrange récit format poche. Entre son boulot écrasant, humiliant d’assistante de direction dans lequel elle se plie à tous les désirs, et sa vie érotique où les rencontres se multiplient, Mme L. n’a aucune vie. Parfois un souvenir d’enfance comme une bouffée d’air pur. Ce livre, fait de textes courts et incisifs et de dessins aux traits assez réalistes, laisse un goût âpre. Il faut y revenir. Parce que Mme L. (le personnage) use aussi de son statut hiérarchique auprès des emplois précaires, Mme L. (le livre) reflète assez bien le monde du travail, le pouvoir absolu au sein du microcosme. Si Mme L. se donne entière et ne trouve finalement aucune jouissance véritable, c’est par peur d’être détrônée, de perdre son emploi. Madame L. s’aliène, s’enchaîne et se fait esclave aussi bien que bourreau, cherche partout une échappatoire, se piégeant elle-même.


Nadine Agostini, CCP, mars 2011.