L’ Histoire poèmes
Jacques Jouet
Le lecteur est amené, dans une première partie, à remonter la chronologie depuis le moment présent jusqu’à la préhistoire, tandis que dans une seconde il retrouvera, de la préhistoire jusqu’à aujourd’hui, le temps linéaire de l’Histoire.
Un intermède donnera des anecdotes versifiées sur l’histoire des langues humaines.
Chacun des poèmes évoque un événement historique précis, documenté par un ouvrage, livre, film, document, dont la source est donnée explicitement au rez-de-chaussée du poème.
Ce ne sont pas toujours de « grands événements » supposant la...
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Le lecteur est amené, dans une première partie, à remonter la chronologie depuis le moment présent jusqu’à la préhistoire, tandis que dans une seconde il retrouvera, de la préhistoire jusqu’à aujourd’hui, le temps linéaire de l’Histoire.
Un intermède donnera des anecdotes versifiées sur l’histoire des langues humaines.
Chacun des poèmes évoque un événement historique précis, documenté par un ouvrage, livre, film, document, dont la source est donnée explicitement au rez-de-chaussée du poème.
Ce ne sont pas toujours de « grands événements » supposant la présence de « grands hommes », mais parfois oui.
Il fallait que l’événement choisi « inspire » le poème de façon nécessaire.
Parmi les 200 et quelques poèmes du livre, on trouvera, par exemple, un long poème sur l’émigration portugaise en France dans les années 1960, un sonnet sur l’Inde fraîchement indépendante, une litanie des cons de Daladier, une série sur les exactions napoléoniennes, une méditation sur les noms des mois dans le calendrier révolutionnaire, un poème sur Vauban, deux sur Luther et un autre sur la bataille de Salamine…
Les poèmes viennent dans des formes extrêmement diversifiées, l’ensemble ayant l’ambition de constituer, dans le plus grand désordre chronologique, une Histoire (fragmentaire et portative) de la poésie.
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La presse
Frise historique
Membre de l’OuLiPo depuis 1983, romancier et poète à l’œuvre abondante, Jacques Jouet se définit comme un « oulipien libre » : virtuose de l’écriture à contraintes comme il, se doit, il peut aussi écrire… sans se contraindre aux contraintes. Ainsi ce nouveau livre ne repose-t-il pas uniformément, malgré l’usage de formes fines et la présence constante de jeux savants, sur des principes oulipiens : on peut le décrire comme une galerie de 227 « tableaux » de « formats » divers (allant d’une seule phrase à plus de 500 vers) qui tirent la quintessence de faits historiques forts divers en s’appuyant toujours sur des sources précises indiquées à la fin de chaque texte.
On se promène dans ces 400 pages grâce à un index de plus de 1 600 noms propres, mais aussi au gré des titres qui font appel à la mémoire commune, de Roncevaux à la chute du mur de Berlin, aussi bien qu’à des événements oubliés comme la présence du compte Ciano au mariage du roi Zog Ier d’Albanie… Loin d’être neutre, le narrateur de ces poèmes trace sa voie dans le labyrinthe des images et des dates en tirant de ce magma, par-delà le parti pris délibérément comique qui aura été le sien, une leçon de solidarité avec les victimes et de vigilance pour l’époque présente. Son sujet, il le dit pour finir, c’est au fond la manière dont il a toujours été possible (et nécessaire) d’écrire des poèmes pour résister la violence de l’Histoire.
J.-Y.M. Le Magazine Littéraire, mai 2011