— Paul Otchakovsky-Laurens

Branle-bas de procès

Raphaël Majan

Liberty déteste le Palais de Justice où il est mis en situation de justifier sa résolution d’un assassinat. Si un coupable est coupable, c’est que le commissaire l’a décidé et ce ne sont pas des juges qui sont habilités à mettre leurs gros doigts dans son enquête. Dans le cas de Noël Pétalosfère, il aurait certes mieux fait de ne pas désigner comme assassin un paraplégique sourd-muet vaguement atteint de mongolisme. Mais ce qui est mal fait est fait et notre héros va vaillamment œuvrer pour l’égalité afin qu’un handicapé ne le soit pas quand il s’agit de gagner une bonne condamnation pour meurtre.

 

Consulter les premières pages de l'ouvrage Branle-bas de procès

Feuilleter ce livre en ligne

La presse

« Mieux vaut cent innocents en prison qu’un crime impuni. » De cette devise, le commissaire Wallance a fini par conclure que, pour augmenter le taux de résolution des meurtres, et faire baisser le sentiment d’insécurité, le plus efficace est d’assassiner lui-même des victimes choisies au hasard de son irascibilité, et de désigner dans la foulée celui qui endossera le rôle de coupable. Ainsi le flic est-il devenu un serial killer dont on suit les aventures délirantes depuis sept ans. Dans ce vingt-neuvième épisode, on retrouve Wallance au tribunal : celui à qui il attribue le meurtre d’une prostituée se trouve être tétraplégique et sourd-muet. Il va falloir beaucoup d’aplomb au commissaire pour défendre les conclusions de son enquête. Les habitués se réjouiront de retrouver les personnages azimutés de Raphaël Majan. Les novices devraient adhérer d’emblée à l’humour acide de cette série de polars dopée par un mauvais esprit jubilatoire.


Raphaelle Leyris, Le Monde, 7 juillet 2011