— Paul Otchakovsky-Laurens

Plaisirs singuliers

Traduit de l’américain par Marie Chaix

Harry Mathews

Harry Mathews a écrit dans le plus pur style oulipien ces soixante-trois plaisirs singuliers érotiques, poétiques et malicieux.


 

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Traductions

Italie : S.E | Grèce : Agra

La presse

Un amour de soi


Evidemment, à un franc la page, le livre de Harry Mathews coûte plus cher qu’un livre de poche. Il faut dire que les « Plaisirs » proposés par l’auteur, pour singuliers qu’ils soient, s’ils doivent être considérés comme une valeur marchande, coûteraient cher... Ne serait-ce que dans la mesure où ils ressortissent au commerce du sexe. Un commerce inattendu d’ailleurs puisque le producteur et le consommateur sont une seule et même personne. On l’a compris, les plaisirs singuliers de Harry Mathews sont des plaisirs solitaires. Scrupuleux, l’auteur récapitule non pas tant les gestes que les conditions de diverses masturbations relevées à travers le monde, de Spokane à Okinawa en passant par le détroit de Behring. Cela donne des petites scènes, des esquisses de roman vite évanouies, c’est-à-dire évanouies au moment où le plaisir éclate et, fatalement, se retire...
Le livre de Mathews est d’abord littéraire, la quintessence de littérature même - mais si. Choquant ? Jamais. Drôle ? Oui ; insolite plutôt, digne des meilleures heures de l’Oulipo (Ouvroir de littérature potentielle) de Raymond Queneau, où l’avait entraîné son ami Georges Perec. C’est Perec d’ailleurs qui, naguère, traduisait les textes de Mathews - lequel, en retour, traduisait les textes de Perec en anglais. La mort, hélas, a désuni cet aimable attelage. Marie Chaix a eu le redoutable honneur succéder à Perec. En guise de compliment, disons tout net que son travail sur les « Plaisirs » de Mathews est digne de son regretté prédécesseur.


Jean-François Josselin, Le Nouvel Observateur, le 22 avril 1983



Et aussi

Harry Mathews est mort.

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