— Paul Otchakovsky-Laurens

Rencontres avec Samuel Beckett

Charles Juliet

Ce livre contient le récit des quatre rencontres de Charles Juliet avec Samuel Beckett, en 1968, 1973, 1975 et 1977. La parole de l’écrivain – le récit de ses doutes, l’histoire de sa longue ascèse – y est scrupuleusement recueillie mais ses gestes, ses regards y sont aussi décrits avec précision, ses attitudes, tout ce qui faisait de lui un homme hors du commun, plongé dans une recherche sans terme ni bornes, immédiatement sensible à sa lecture comme à son contact.

 

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Traductions

Espagne : Siruela | Italie : Archinto | Turquie : Is Kultur Yayinlari, Om Yayinevi | USA : Dalkey Archive Press

La presse

« Ecrire, pour Charles Juliet, c’est faire de la musique avec des mots », c’est écouter sa voix intérieure, retrouver le rythme de la parole : musique intimiste qui a trouvé à s’exprimer d’abord par le biais d’un Journal en plusieurs tomes et de recueils de poèmes, puis de récits autobiographiques : L’Année de l’éveil, qui racontait sa vie d’enfant de troupe, lui apporté en 1989 une sorte de sérénité assortie d’une tardive reconnaissance publique. Autre recours dans ce long travai ld’appropriatio nde soi par l’écriture : le dialogue avec les peintres, commencé avec Bram van Velde et Giacometti, poursuivi avec Soulages et Ubac, plus récemment avec Cézanne.


Des oeuvres intenses, austères - comme l’était en littérature celle de Beckett, rencontré par Juliet à quatre reprises entre 1968 et 1977, toujours en octobre ou novembre. Ces rencontres placées sous le signe du silence, d’un « silence tel qu’il pourrait quasiment se solidifier » (celui qui règne dans les Textes pour rien qu’il admire tant), Juliet les rapporte avec une modestie de scribe. Au portrait physique de l’écrivain, il ajoute de rares propos, parfois saisissants, comme cette sensation que Beckett dit avoir toujours éprouvée qu’il y a en lui un être assassiné, « assassiné avant sa naissance », et auquel il doit tenter de redonner vie, comme s’il n’était jamais né...


Isabelle Martin, Le Temps, juin 1999



[...] A quatre reprises, de 1968 à 1977, à Paris, les deux hommes vont partager quelques propos et beaucoup de temps morts. Beckett se livre par bribes. Il confirme qu’un soir de 1946, à Dublin, à l’extrémité d’une jetée, il fut le siège d’une révélation : « J’entrevis le monde que je devais créer pour pouvoir respirer ». Il rédigea l’essentiel de son oeuvre dans les mois qui suivirent. Maintenant, Beckett publie de loin en loin quelques minces plaquettes. « Ce qu’il préfère, c’est ne rien faire. Rester des heures à regarder par la fenêtre », indique Charles Juliet qui, par le fait même, nous invite à lire et à relire des ouvrages dont l’éclatante noirceur aide à vivre.


Joseph Raguin, La Voix du Nord, avril 1986

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Charles Juliet Grand Prix de Littérature de l'Académie Française 2017

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