— Paul Otchakovsky-Laurens

Insulaires

Jocelyne Desverchère

Ce bref roman emprunte autant à la tragédie antique qu’au thriller hitchcokien. Boris aime Hélène. Hélène lui propose de partir en Corse sur les traces de son père. Boris, le narrateur, raconte cette équipée.
Très vite, la quête des origines prend le pas sur le voyage en amoureux, aux accents de road movie. L’île de beauté se dévoile sous un ciel obscur et tisse au fil des rencontres avec ses habitants un portrait en creux d’Antoine, le père, cet inconnu. Hélène veut savoir la vérité sur sa mort et les rumeurs qui courent sur lui. Les amants croisent d’étranges personnages dont un inquiétant jeune homme...

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La presse

« Fièvre ou folie insulaire ? » Suspense. Avant le drame, Hélène part joyeuse et confiante sur une île française où l’accent est chantant, la lumière dorée et les oliviers féconds. Boris, le narrateur et l’amant d’Hélène, l’accompagne. C’est leur premier voyage ensemble, ils font souvent l’amour. La raison de leur départ ? Hélène vient d’apprendre que son père n’est pas son père. Son géniteur biologique est mort, mais il reste une famille cachée à découvrir et des terres à arpenter. La tante, le frère, la demi-sœur accueillent gentiment Hélène et Boris et déballent peu à peu leurs secrets et leurs ressentiments ; toutes les familles en ont. Ce qui paraissait simple ne l’est pas. Puis arrivent Angelo et Sean, un beau couple qui sème la zizanie entre Hélène et Boris. Les peaux chauffent au soleil, l’excitation monte, la jalousie aussi, ils se réconcilient et participent à la fête du village : alcool, danse, ivresse. Un peu plus tôt, Hélène euphorique avait dit à Boris : « Ici finit la civilisation ! » L’accident était imminent.


Virginie Bloch-Lainé, Libération, février 2020



Amoureux en Corse


Rien de tel qu’une île pour que soient réunies les conditions d’une tragédie. Unité de lieu d’autant plus efficace quand, comme la Corse, elle permet de jouer du contraste entre la luminosité de ses cieux ou la douceur de son climat, et la violence des passions qu’elle abrite. Avec Insulaires, Jocelyne Desverchère livre un roman tout en légèreté, au premier abord, où la beauté des paysages le dispute à la légère des conversations d’un couple amoureux. Nous laissant tirer avec eux les fils d’une histoire familiale douloureuse et honteuse, mais d’abord relativement banale, elle distille avec habileté les révélations jusqu’au coup de théâtre final. Lequel conduit le lecteur à réinterpréter les indices qu’il avait pourtant dès le début sous les yeux. Pourquoi le récit de ce séjour sur l’île de Beauté est-il assumé uniquement par le narrateur masculin ? Dans ce troisième roman de l’écrivaine et femme de théâtre, la tragédie ne se loge pas où on l’attend.

Florence Bouchy, Le Monde des livres, février 2020


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