— Paul Otchakovsky-Laurens

L’ arbre d’obéissance

Joël Baqué

Dans la Syrie du IVe siècle, un homme, Syméon, décide de quitter son monastère et de vivre une expérience de solitude et d’ascétisme plus radicale encore. Il s’installe nuit et jour, dans le désert, au sommet d’une colonne de pierre pour prier et jeûner, devenant ainsi le premier stylite de l’histoire.

Un autre homme, Théodoret, entreprend de retracer cette existence, partagé entre admiration, trouble et jalousie. Lui-même décide tout jeune de quitter sa famille pour rejoindre un monastère. Il connaît ainsi toute une série d’aventures étranges et burlesques. Il y fait la connaissance de Syméon et décidera de raconter...

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La presse

THÉODORET, TÉMOIN FRAGILE ET MAGNIFIQUE DE LA SAINTETÉ



Venu tard à la littérature, l’ex-commandant de police et romancier Joël Baqué se met dans la peau de Théodoret, évêque de Cyr et biographe du stylite Syméon dans la Syrie du IVe siècle.



« Je marche un peu comme une locomotive qui poserait les rails au fur et à mesure, sans connaître sa destination. » Écrivain au singulier parcours d’autodidacte, Joël Baqué écrit quand ça le « prend », au gré d’une phrase qu’il lit un matin quelque part, qui lui plaît pour des raisons obscures, et qui va l’habiter pendant des jours. Ensuite surgit l’image d’un lieu - ici, le désert - et un personnage - ici, saint Syméon le stylite, le célèbre ermite, qui vécut dans la Syrie du IVe siècle, où il inventa une nouvelle manière de se rapprocher de Dieu en passant sa vie au sommet d’une colonne de pierre.



DES UNIVERS EXTRÊMES


Si Joël Baqué s’intéresse aux « formes extrêmes de la religiosité », ce n’est pas parce qu’il est croyant, il le dit tout net. Mais parce qu’il a été durablement frappé par la radicalité et l’esthétisme de ces ascètes des premiers temps du christianisme. Il avait déjà ancré ses trois précédents romans dans des univers extrêmes et de grande solitude : l’habitacle d’une voiture garée le long d’une autoroute où ruminait un représentant de commerce (Aire du mouton, 2011), une salle des marchés, vertigineux royaume virtuel où officiait un tradeur (la Salle, 2015), et l’immensité de l’Antarctique où se perdaient des chasseurs d’icebergs (la Fonte des glaces, 2017). Du grand froid à la chaleur implacable, il n’y a qu’un pas en termes d’absolu. Le romancier chérit ces espaces qui sont avant tout pour lui métaphysiques, et où il plonge des antihéros pathétiques et bouleversants.
Pour l’Arbre d’obéissance, roman de cette rentrée, ce n’est pas l’ermite qui occupe la place centrale mais son premier biographe, Théodoret, que Joël Baqué réinterprète à sa manière poétique et intense, le faisant parler à la première personne. Le lecteur se retrouve dans la tête d’une sorte de looser, un homme qui, dans sa jeunesse, a pris Syméon pour modèle mais a échoué à l’imiter : « Théodoret, cet ascèse raté qui n’a pu être reconnu comme un saint, veut-il se rattraper en se faisant reconnaître en tant que biographe, le meilleur qui soit ? A-t-il un regard critique sur les violentes pratiques de Syméon parce que lui-même n’a pu les supporter ? Ou parce qu’avec le recul, il ne les trouve pas nécessaires pour gagner le paradis ? Ce qui est sûr, c’est qu’il est un personnage ambigu. »
Dans une langue âpre, d’une grande poésie, Théodoret commence par conter sa jeunesse de berger dans un pauvre village. Et soudain résonne en lui l’appel de Dieu, que sa famille ne comprend pas : ses tentatives de départ lui valent d’être roué de coups par son père. Mais l’arrivée au monastère ne sera pas plus facile : les épreuves les plus dures l’attendent, portes closes, nouveaux coups de trique et rosseries impitoyables... « La société de l’époque était extrêmement violente, et les monastères reproduisaient cette dureté, souligne Joël Baqué. S’y mettaient à l’abri des esclaves ou des paysans en fuite, des gens qui avaient des dettes ou voulaient échapper au fisc romain, et même des criminels, il ne faut pas l’oublier. C’était un temps où les prieurs pouvaient tuer des moines à coups de bâton pour les punir. Les gens mouraient si facilement ! C’est très loin de notre société actuelle et de notre conception contemporaine de la religion, que l’on soit croyant ou pas. Avec l’augmentation du degré de sensibilité et le refus de la violence physique, la civilisation et les hommes ont évolué, les religieux et les ecclésiastiques en même temps que les autres. »



HUMAIN, TELLEMENT HUMAIN


Mais l’Arbre d’obéissance n’est pas un roman historique. Joël Baqué ne se laisse pas envahir par ses recherches documentaires. Les événements du passé lui servent simplement de cadre pour planter son récit, tout le pouvoir est laissé ensuite à l’imaginaire. Le romancier a une curiosité pour la figure du saint, passant sous sa loupe le jusqu’au-boutisme des ascètes des premiers siècles, qui paraît terrifiant aux yeux d’aujourd’hui, avec un corps nié, des mortifications sophistiquées, des plaies qui suppurent et des odeurs pestilentielles. « Mais comment distinguer la folie de la sainteté ? Les saints dérogent à la norme commune, laquelle ne parvient pas davantage à les contenir qu’un filet à carpe à circonscrire ces grands poissons précédés d’une épée qui parfois déchirent les barques », écrit Théodoret. Un Théodoret déchiré entre sa volonté d’humilité et son orgueilleuse ambition de passer à la postérité, tout à la fois accablé par ses faiblesses et rédimé par l’amour des mots : humain, tellement humain ! Sur son propre rapport à la radicalité, Joël Baqué est tranchant : « Elle m’effraie, car elle signifie pour moi l’absence de compromis et de zone d’entente. On est radical quand on pense détenir la vérité, qu’on ne discute pas : cela a forcément à voir avec la violence. »
Et la violence, le romancier l’a côtoyée en exerçant son précédent métier, lui qui a fait carrière dans la police, et a fini par y diriger un service spécialisé dans la lutte contre la traite des êtres humains - « J’ai vu de près tout ce que les hommes et les femmes sont capables de s’infliger les uns aux autres », explique-t-il. Et il suffit qu’on l’interroge sur son drôle d’itinéraire - un flic devenu poète, on n’en croise quand même pas tous les matins - pour qu’il raconte avec une distance pudique son lot de violence endurée : une enfance dans un petit village de l’Hérault, au sein d’une famille modeste « complètement privée de culture, sans aucun rapport aux livres et aux mots ». Un père qui travaillait la vigne, homme dur et fermé sur lui-même, avec lequel le garçon ne s’entendait pas. Une mère femme de ménage, sous le joug d’une puissante mélancolie. Joël Baqué a fichu le camp à 17 ans et demi. Sans son bac, il a devancé l’appel du service militaire, s’est engagé dans la gendarmerie puis a bifurqué vers la police. Alors qu’à 35 ans, devenu maître-nageur sauveteur des CRS, il surveillait une plage, on lui rapporta un livre oublié sur le sable : des entretiens entre le poète Francis Ponge et l’écrivain Philippe Sollers... « Je n’ai pas fait d’études. Et pourtant quelque chose m’a accroché : le fait que Ponge considère la poésie des choses simples et quotidiennes. » C’est ainsi que les mots sont entrés dans la vie de Joël Baqué, pour n’en plus ressortir. Avec le désir boulimique de l’autodidacte, il s’est mis à tout lire, Ponge de A à Z, la poésie classique et contemporaine, tous les Goncourt ensuite, et tous les Nobel. Quand on lui fait remarquer que cette soif inextinguible s’approche tout de même d’une certaine radicalité, il sourit.



UN HUMOUR NOIR ET GRINCANT


Joël Baqué a mis suffisamment de lui dans le personnage du narrateur pour que le lecteur en soit ému : « J’avais tant vécu avec les mots que leur frêle silhouette colonisait ma vie, ainsi que les herbes les plaines de l’Ouest », confie Théodoret, cet homme de l’écrit, ce solitaire tellement conscient du pouvoir qu’il détient. « Je me suis identifié en partie à lui à cause de son amour des mots, mais il est loin de moi, précise Joël Baqué. Théodoret continue tout de même d’affirmer qu’il faut brûler les hérétiques et que toute nouveauté est une erreur ! Mais il me faut suivre mes personnages dans leurs méandres, je les respecte et je les aime. » Ainsi, avec son humour noir et grinçant, Joël Baqué laisse dire au final à l’évêque de Cyr : « La bastonnade doit être ferme mais non mortelle ni estropier, voilà ma position. »
Chaque jour, qu’il pleuve ou qu’il vente, Joël Baqué grimpe quatre à quatre les marches des collines qui mènent au mont Boron, sur les hauteurs de Nice, où il réside. Deux heures durant lesquelles il pousse son corps dans ses retranchements, tout en affinant ses idées pour sa séance d’écriture du lendemain, qui produit des miracles. Lui, l’homme sans Dieu du XXIe siècle, nous rend si proche d’un homme de Dieu des débuts de l’ère chrétienne : « Quels autres voyageurs que les mots peuvent arpenter les déserts du temps ? »



Marie Chaudey, La Vie, août 2019.




L’Arbre d’obéissance


« Comment distinguer la folie de la sainteté ? » Saint Syméon le Stylite et sa spectaculaire ascèse sont au cœur de ce roman intense et troublant. Devenu évêque de Cyr, le jeune Théodoret était berger quand il a entendu l’Appel. Postulant puis novice, il est subjugué par sa rencontre avec Syméon dans l’abbaye de Téléda, en actuelle Syrie. Il tentera aussi l’austérité radicale, seul dans le désert. Mais la faim, la soif et la privation de sommeil briseront son corps sans pour autant corrompre sa foi. De retour dans sa cellule, il se lance dans l’écriture de la vie de Syméon pour témoigner de son martyre et de la puissance de sa volonté. Peut-être aussi de son obstination? Assurément de sa foi rayonnante et charismatique, allumée telle  « un lampadaire pour qu’elle éclaire ».


Jean Baptiste Passé, La Croix, septembre 2019



L’ascète haut perché


Voici un singulier exercice d’hagiographie. Ayant échoué à mener une vie d’ascèse, l’évêque Théodoret, dans la Syrie du IVe siècle, se met à raconter celle de Syméon, le premier stylite de l’histoire. Pendant quarante-deux années, celui-ci pria, posté dans le désert sur des ¬colonnes de plus en plus hautes, à peine nourri, le corps grouillant de vermine, soumis à des épreuves inimaginables. Eperdu d’admiration, pas tout à fait dépourvu de jalousie, mais aussi sujet à une certaine perplexité face à la radicalité de son modèle (qu’il a connu), Théodoret rapporte le parcours de Syméon autant que le sien dans L’Arbre d’obéissance. Après nous avoir entraînés dans une salle des marchés (La Salle, P.O.L, 2015) et sur les pas d’un amoureux des manchots empereurs (La Fonte des glaces, P.O.L, 2017), l’éclectique Joël Baqué poursuit l’édification d’une œuvre travaillée par la solitude et un certain goût pour l’absolu, dont la tendance à l’ironie ne dissimule pas la foi à l’égard de la littérature.


Raphaëlle Leyris, Le Monde des Livres, septembre 2019



L’arbre d’obéissance

Perché sur une colonne dans la Syrie du Ve siècle, Syméon le Stylite a vécu sa foi dans un ascétisme radical. Sainteté ou folie ?

Les icônes le représentent en être exemplaire, dans le riche vêtement d’un saint, tranquillement perché sur sa colonne, en communion parfaite avec l’au-delà. C’est de ce Syméon le Stylite qui, dans la Syrie du début du ve siècle, décida de « mourir au monde » pour se rapprocher de Dieu, que Joël Baqué a décidé de faire le héros de son dernier roman. À sa manière, évidemment, tout en profondeur et avec cette fine ironie dans le coin de la plume. Pas en historien minutieux, mais en se glissant dans la peau de son (authentique) biographe, Théodoret, évêque de Cyr, contemporain de Syméon. Loin de l’iconographie idéalisée, Baqué nous plonge alors dans l’univers rude du Proche-Orient du temps des premiers chrétiens, dans la vie sans pitié des monastères où tout n’est que soumission, humiliation et obéissance, à l’image du mythe de ce moine à qui il fut ordonné de planter un bâton dans le sable et de l’arroser jusqu’à ce qu’il verdisse (ce qui advint, puisque la plante fut appelée « arbre d’obéissance »…). Et dans une sorte de surenchère à l’ascétisme, dont Syméon ressort vainqueur par KO, puisque c’est une fois exclu du monastère (pour péché d’orgueil) qu’il entamera le chemin solitaire qui l’amènera à s’enchaîner dans un enclos, à descendre dans un puits, avant de passer les quarante-quatre dernières années de sa vie sur des colonnes de pierre de plus en plus hautes (la quatrième atteindra 18 mètres).
Et son biographe de raconter la souffrance du jeûne et de la mortification (« Je vis des asticots grouiller dans ses ulcères »), la lutte atroce contre le sommeil, plus insupportable encore que la faim ou la soif. S’affirme alors le deuxième personnage du roman (à moins qu’il n’en soit le premier), Théodoret, dont on comprend l’aversion pour l’extrémisme ascétique. Par jalousie, peut-être, parce qu’il a voulu marcher sur les traces de Syméon, mais sans y parvenir. Par raison, plutôt, parce que lui, lettré réfléchissant, n’avait pas la folie du saint, analphabète mystique. « Mais comment distinguer la folie de la sainteté ? » interroge l’auteur. Apparaît alors aussi l’empathie de Joël Baqué pour ce Théodoret, qui garda toujours de son passé de moine copiste un amour profond pour l’écriture.


Stéphane Ehles, Télérama, octobre 2019



Il était un stylite, sur sa colonne perché


Avec L’Arbre d’Obéissance, Joël Baqué propose une fiction historique passionnante. Il imagine les mentalités d’hier avec beaucoup de finesse. Il les peint dans une très belle langue, délicate ment poétique. Le livre s’ouvre sur le mystère d’une nuit. S’y plongeant, le lecteur est loin de s’imaginer où veut l’entraîner l’auteur. C’est le premier charme du roman. Bientôt, avec un retournement de situation stupéfiant, l’auteur fait découvrir la dimension historique de son ouvrage. Au Ve siècle, une mode se répandit dans les déserts d’Égypte et de Syrie : aller vivre en haut d’une colonne durant des années, y prier au plus près des cieux et probablement de Dieu. Enfin, si l’ascète ne mourrait pas rapidement du fait de ces conditions extrêmes. Cette mode fut lancée par Siméon le Stylite, ce qui lui vaudra la canonisation. Joël Baqué croise deux destins, celui du stylite et celui de son biographe, l’évêque Théodoret de Cyr. L’une des grandes forces de cette fiction est de percer quelque chose du mystère d’une société ancienne, dure, mais sacrale, autrement dit éprise de Dieu, guidée par la seule religion et ses lois. Avec une intuition étonnante, Joël Baqué amène à saisir un peu de cet état d’esprit, si différent du nôtre. Encore que... Avec l’actuel regain du religieux, il est quelque chose de juste à s’emparer de ce sujet. Théodoret de Cyr, en écrivant la vie du saint, se compare, interroge. L’ascétisme est-il humilité ou orgueil ? Comment distinguer la folie de la sainteté ? D’ailleurs, l’église se méfiait, envoyant des contrôleurs vérifier que les ascètes n’étaient pas des hérétiques menaçant son pouvoir. Le personnage de Théodoret fait preuve de raison et de doute en observant la société du stylite qu’il a d’ailleurs connu, raison et doute si nécessaires en tout temps...


Muriel Mingau, L’Écho républicain, 29 septembre 2019



Figure de stylite


Syméon est le plus fameux des stylites, ces ascètes du christianisme antique qui s’apparentaient à des équilibristes lyophilisés : vivant perchés au sommet d’une colonne, ils subsistaient de quelques dattes et olives hissées dans un panier et pour le reste livraient leur carcasse à la fournaise du désert. Après avoir suivi dans La Fonte des glaces les tribulations d’un retraité dans les frimas polaires, Joël Baqué se projette dans une autre page blanche, vitrifiée par le soleil, aux confins arides des actuelles Turquie et Syrie, au IVe siècle. Moines et ascètes chrétiens y rivalisent en mortifications. Le narrateur, devenu évêque de Cyr, a autrefois croisé saint Syméon, dont il couche par écrit l’existence en même temps qu’il nous raconte la sienne : sa jeunesse, la rupture avec les siens, la discipline morbide des premiers monastères, sa honte de n’avoir pu supporter lui-même l’épreuve de la retraite ascétique...
On retrouve dans ce beau texte l’étonnante capacité de Joël Baqué à concilier épure et ironie, exactitude et fantaisie. Jouant avec la rhétorique religieuse, ses illuminations comme ses euphémismes hypocrites, il parvient à faire jaillir l’eau vive dans un monde sec et cramoisi. De livre en livre, cette douce assurance de sourcier frappe d’autant plus que l’auteur, autodidacte, a par ailleurs été le plus jeune gendarme de France, CRS secouriste et finalement commandant de police à Nice, avant de prendre sa retraite l’an passé. On se prend à fantasmer un flic mystique, un stylite au commissariat. Mais, quand on s’entretient avec lui, Joël Baqué a tôt fait de désamorcer ce genre de mythologie et en reste à l’évidence d’une pratique.


Hervé Aubron, Le nouvau Magazine Littéraire, octobre 2019



L’Arbre d’obéissance


Les premiers siècles du christianisme bruissèrent de la vogue des ermites, ces hommes qui se retiraient dans le désert pour prouver la vigueur de leur foi, loin des humaines tentations. Parmi ces fanatiques qui refusaient de dormir, s’affamaient, se mortifiaient, Syméon le Stylite (392-459) fut le plus ardent. Le saint syrien s’infligea des châtiments d’une rudesse inégalée et vécut, muet, immobile, sur une colonne durant des décennies, en proie à la faim, aux morsures du soleil et aux attaques d’asticots. Joël Baqué, ancien policier devenu poète, raconte cette vie à la fois absurde et fascinante avec un humour feutré qui ne cède jamais à la facilité.


Arnaud Gonzague, L’Obs, 6 novembre 2019



"Joël Baqué : Le saint et son scribe (L’arbre d’obéissance)", un article de Marie-Odile André à retrouver sur le site du magazine Diacritik.



Agenda

Du vendredi 17 au dimanche 19 mai
Neige Sinno et Joël Baqué au Festival La Comédie du Livre (Montpellier)

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