Ce volume rassemble d’une part, dans une version complétée et réorganisée, six ensembles de poèmes parus entre 1982 et 2001 dans des éditions désormais rares ou épuisées; d’autre part deux suites jamais publiées (Le Voyage d’Italie et Un poète/Un peintre). Il retrace donc un parcours poétique d’une vingtaine d’années que croisent ici et là les réflexions sur la poésie développées dans Ceux qui merdRent ou À quoi bon encore des poètes ?
Pour l’essentiel, ces textes reprennent, sous des angles divers, une interrogation sur l’énigmatique...
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Ce volume rassemble d’une part, dans une version complétée et réorganisée, six ensembles de poèmes parus entre 1982 et 2001 dans des éditions désormais rares ou épuisées; d’autre part deux suites jamais publiées (Le Voyage d’Italie et Un poète/Un peintre). Il retrace donc un parcours poétique d’une vingtaine d’années que croisent ici et là les réflexions sur la poésie développées dans Ceux qui merdRent ou À quoi bon encore des poètes ?
Pour l’essentiel, ces textes reprennent, sous des angles divers, une interrogation sur l’énigmatique « motif » qui fait qu’il y a du « poème » (une langue segmentée, sonorisée et scandée – c’est à dire violemment “artificielle”) plutôt que rien (la mutité) ou le tout « naturaliste » des proses qui veulent épouser le relief du monde.
Motif s’entend ici d’abord au sens de « raison » (qui fait écrire). Ce qui fait écrire, c’est l’intranquillité du corps travaillé par l’afflux de l’innommable sous les espaces nommés et la fuite des choses devant l’effort d’expression. Ce que le corps tente de fixer en langue c’est cette inquiétude : l’affection d’un temps pas encore historicisé, pas déjà futurologisé – c’est-à-dire notre amour ambivalent pour ce dont nous affecte l’expérience du présent.
Ce présent s’incarne dans des espaces : dans « ce qu’il y a devant ». C’est la série des motifs, ceux devant lesquels on posait jadis le chevalet. Ici par exemple, des sites (une plage, un château baroque, une rive de fleuve...) des paysages (l’Étrurie, Rome...), des œuvres d’art (un tableau de Caravage, le buste de Nefertiti, une danse macabre à Tübingen...), des corps érotisés, des figures aimées...
Mais ce sont des espaces traversés : troués et renversés par un reste qui les hante. Ce reste c’est ce dont s’empare le rythme poétique : le motif encore (au sens cette fois de phrase musicale) – pour bâtir des formes qui tentent d’enregistrer le miroitement du « réel » et simultanément de résister à l’évanouissement de l’expérience dans la stupidité aphone du temps.
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