— Paul Otchakovsky-Laurens

Chrétiens

Jean Rolin

« Soudainement, alors que nous remontions la rue Paul VI, une plaque de tôle ondulée s’abattit à nos pieds dans un bruit de tonnerre et le jésuite l’enjamba distraitement, sans dévier de sa route, sans un mot de commentaire pour un incident si notable. Quant à moi, les mains dans les poches, tandis qu’il tenait toujours ses deux sacs à bout de bras, je me sentais de plus en plus insignifiant, de plus en plus déplacé, à ses côtés aussi bien qu’à Bethléem, voire dans ce pays tout entier, où nul ne m’avait demandé de venir m’enquérir du sort des chrétiens, seul, sans mandat, empiétant ainsi sur les...

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Traductions

Espagne : Asteroide

La presse

Plus qu’un reportage en Palestine, ce récit est un instant de littérature.

Tout porte ici la trace de l’écrivain. Le temps s’étire, les rencontres se font et ne se font pas, la vérité se fendille comme du mauvais bois, les discours sont moins importants que les attitudes. On entre dans une atmosphère plombée. Impression trouble de se retrouver devant un film dont l’image sauterait toutes les cinq minutes. La vérité et la réalité semblent sans cesse se séparer en mauvais termes. Lignes rouges, zones interlopes, paysages désertés. Naît un sentiment de nulle part. Peut-être est-ce la définition même de la littérature. L’écrivain n’a pas de message à faire passer. Les questions s’ouvrent à l’infini sur d’autres questions.


Marie-Laure Delorme, Le Journal du dimanche, le 5 octobre 2003


Enfin, Terre Sainte oblige, il s’agit d’une sorte de pèlerinage, qui conduit à une méditation sur la religion et les hommes. Mais d’un pèlerinage d’écrivain, comme d’une enquête d’écrivain, et comme d’un récit de voyage d’écrivain. Les descriptions en effet ne sont pas convenues, les impressions personnelles ne sont pas cachées, et surtout la part insaisissable et fuyante des groupes humains et des situations est peinte avec une grande justesse.


Philippe Tesson, Le Figaro Littéraire, le 6 novembre 2003


Certes, l’auteur s’est souvent « emmerdé » au cours de ses investigations, dans des chambres glacées de monastère ou d’hôtel, mais, au bout de ce périple modeste, scrupuleux, il n’a pas « fait fausse route » et il ne sais pas « mêlé indûment de quelque chose qui ne le regardait pas », comme il s’en inquiète. Jean Rolin a fait, au contraire, œuvre pie, avec une lucidité narquoise qui vaut bien des pensums tonitruants.


Jean-Luc Allouche, Libération, le 6 novembre 2003


Bethléem, Jérusalem et Gaza… Jean Rolin a enquêté sur la situation des chrétiens en Palestine. Un récit précis et juste, un auteur à son meilleur.

Jean Rolin ne cherche justement pas à comprendre, ce qu’il a bien du mal à faire admettre à ses hôtes. Et lui-même se demande s’il n’avait pas « fait fausse route… si je ne m’étais pas mêlé indûment de quelque chose qui au fond ne me regardais pas ». Mais il ne renonce pas, ni au voyage ni à l’écriture. Il ira jusqu’au bout du coup de cette errance parfois au bord du désespoir pour nous en ramener ce récit précis et juste où l’on reconnaît Jean Rolin à son meilleur


Marc Kravetz, Le Magazine Littéraire, novembre 2003


Partout où il y a la guerre, guérilla urbaine, occupation, tension, miradors, tireurs embusqués, affrontements ethniques ou sociaux « chauds », il est là. Seul. Carnet en main. Sa singularité, c’est de n’être au service d’aucun journal, d’aucun rédacteur en chef, lui qui travailla jadis pour libération . On appelle ça un écrivain-journaliste, un collectionneur d’atmosphères. C’est aussi un remarquable peintre en bâtiments troués ou inoccupés.


Jacques-Pierre Amette, Le Point, le 31 octobre 2003



On a soudain l’impression de mieux connaître et comprendre le drame palestinien. Jean Rolin se concentre sur l’un de ses aspects les plus volontiers négligés, un véritable tabou : loin d’être uni face à l’ennemi israélien, le peuple palestinien abrite en son sein une autre oppression, celle que les islamistes font subir aux chrétiens. Le regard, le statut narratif particulier de l’auteur transforme cette information en une réalité sensible. Il ne dit rien de lui-même mais annonce sans ambages son sentiment. L’objectivité, ici, est hors sujet. Le lecteur écoute avec lui ses interlocuteurs, surprend leurs expressions, qui nuancent ou contredisent carrément les propos ; il sent peser, comme lui, l’ennui, la tension et la peur. L’exercice exige une grande qualité d’écriture. Ce n’est pas le moindre talent de Jean Rolin.


Marianne Dubertret, La Vie, le 23 octobre 2003


Agenda

Lundi 6 mai à 19h
Jean Rolin à la Maison de la poésie (Paris)

Maison de la poésie

Passage Molière
157, rue Saint-Martin
75003 Paris

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Et aussi

Jean Rolin Prix de la Langue Française

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Jean Rolin prix Joseph Kessel 2021

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Jean Rolin, Chrétiens, Chrétiens - 2003