— Paul Otchakovsky-Laurens

Aujourd’hui je dors

Dominique Meens

Qu’y a-t-il dans le livre d’un écrivain qui dit Aujourd’hui je dors ? Des rêves ? Il n’y en a pas un seul. Sans doute parce qu’il ne dort que d’un œil. Qu’il veille, comme les bêtes.

Le livre commence par se demander ce qu’il est, ce qu’il va faire de cette veille prolongée. Les choses viennent d’elles-mêmes : qu’est-ce qu’un albatros ? un drôle d’oiseau ; à quoi sert la ponctuation ? à vivre ; qui est Frank Venaille ? un poète. Des choses passent devant l’œil de celui qui veille, il leur saute dessus et, leur réglant leur compte, nous les place sous un nouveau jour....

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La presse

Sous ce titre pris d’une déclaration du lettriste Wolman, on embarque à bord d’un « grand livre », c’est le narrateur qui l’ironise, et aussi qu’il a « l’intention de surveiller [s]es phrases ». Meens invente le réalisme biographique, promenant un miroir dans le cerveau d’un lecteur compétent, traquant le sommeil du rossignol chez les auteurs grecs ou citant Voltaire et Palissot sur trente pages. Une prose musicale et musicologique : « La musique baroque (...) ne peint pas, elle parle ».


Libération, 18 décembre 2003.