— Paul Otchakovsky-Laurens

Aventures dans l’île de Juillet

Eric Villeneuve

Juillet ! Six mois déjà que Nathan Larenbroke, un lycéen anglais en rupture de ban, voyage autour du monde… Le livre débute alors que l’adolescent s’apprête à débarquer sur l’île de Pâques (Rapa Nui). Propos spontanés, notes retouchées, confidences épistolaires et pages de journal (intime) lui permettront – à lui qui prend la parole, tout à coup – de rester jusqu’au bout le narrateur des présentes « Aventures », malgré la rudesse inopinée du parcours.

Certes, dans un premier temps, Nathan peut se contenter de découvrir les lieux en touriste. Mais un malentendu avec un habitant,...

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La presse

Des personnages, une fiction, une construction en chapitres. À première vue, Aventure dans l’île de Juillet est un roman. Il se boit comme une histoire d’été, à lire en juillet pour mieux y croire. Un ado, une mère, des amis, un amour. Un personnage principal énigmatique, Nathan Larenbroke, fort digne descendant de Bartleby qui, pour passer le temps, fait des exercices d’apnée. Ce serait un roman initiatique, ce pourrait être une nouvelle robinsonnage. Un voyage, un accident, une perte de conscience, une île, les mesures de survie, la solitude, un face-à-soi puis une issue en boucle avec l’amorce, un retour au point de départ déplacé.

Il est en forme de bloc-notes, de carnet de bord où le temps fut d’abord hors temps, oublié, d’un premier à un trente et unième jour – « des notes en portefeuille »  puis du 1er février au 30 juin, juste avant le 1er juillet, le début de Juillet. Ce roman est donc en ellipses – mais en est-il ? Ellipses narratives, ellipses temporelles, sans fin :
« ligne d’horizon.
Ciel blanchi a minima, où parfois la fine couche des nuages se trouvait dissoute (azur).
 »
C’est aussi un livre silencieux écrit dans un présent sous « la déferlante du passé », où l’on reconnaîtra l’auteur dans le personnage de Nathan. Autoportrait en creux.

Juillet prend ici une majuscule et bascule ainsi dans l’espace, à l’instar de Pâques. On sait que le temps est de l’espace. Le voici à l’œuvre, dans une nouvelle conjugaison, le cours d’un livre en anamorphose : « j’ai vu “Juillet” à l’horizon – le mois, mais aussi l’île : l’île découverte un jour de juillet et nommée en conséquence. » Ainsi douze verbes en ponctuent le premier tiers : choisir, confirmer, sauter, trancher, changer, sentir, glisser, guetter, débarquer, quitter, affronter, osciller. Douze verbes, comme douze mois.

C’est en tout cas une œuvre ouverte à lire en tous sens et en tous lieux, de Janvier à Décembre.



Véronique Vassiliou, Cahier critique de poésie, octobre 2012

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Eric Villeneuve, Aventures dans l’île de Juillet, Eric Villeneuve lit "Aventures dans l'île de Juillet" - 2011

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