— Paul Otchakovsky-Laurens

Love Hotel

Christine Montalbetti

Dans la chambre sans fenêtres du Love Hotel, où plus rien ne parvient du dehors, un occidental venu à Kyoto pour écrire un roman, et Natsumi, une Japonaise dont le mari, à cette heure, doit considérer le ginkgo depuis la fenêtre de son bureau, font l’amour.
Entre leurs gestes, dans la pièce aveugle, s’engouffre la mémoire de contes du Japon : imaginaire marin, menace des dragons, et de toutes sortes d’esprits qui rôdent et dont on se sait pas très bien l’ampleur des maléfices.
Autour du décor farcesque du Love Hotel, s’étendent les berges de la rivière Kamogawa, encore suspendues dans cette fin d’hiver, le sentiment bizarre de deuil...

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La presse

Sex requiem pour un tsunami

Christine Montalbetti ravive les plaies du 11 mars 2011 au Japon dans un roman hypnotique, à la croisée de la fiction érotique kitsch et du livre de fantômes.

Pour Christine Montalbetti, la littérature a longtemps été affaire de faux paysages, de décors truqués à la manière de ces panneaux en trompe-l’œil glissant dans les vieux studios de cinéma. Ses romans nous ont mis sur la piste de John Ford et de Jack Kerouac. Grâce à eux, on a pu jouer aux cow-boys et aux Indiens, et pour notre bonheur assommer quelques durs à cuire, en sachant toutefois très bien qui tirait les ficelles (elle, Montalbetti). De son tropisme pour le western et le road-movie, la romancière a tiré deux pastiches Western et Journée américaine, sorte de dyptique pitre et aguicheur dynamitant amoureusement les codes du cinémascope américain.
Entre-temps, Montalbelti a déserté les grandes plaines de l’Ouest pour le Japon, autre pays pour lequel cette fan de Murakami a déjà confié sa fascination. Elle se trouvait à Kyoto, en résidence d’écriture, en mars 2011. Paru quelques mois après, son dernier roman, L’Évaporation de l’oncle, marqué par une vision du Japon mythique, ne portait pas les stigmates du tsunami. Ce dernier est survenu après la rédaction du livre. Rédigé en France, mais situé au Japon, Love Hotel ne jouit pas de la même omerta.
À la fin de Fukushima, récit d’un désastre, Michaël Perrier donnait la parole au patron d’un love hotel en bordure de la zone interdite Sur le point de mettre la clé sous la porte, il expliquait que les clients de son établissement ne pouvaient raisonnablement risquer leur vie pour une partie de jambes en l’air. Le dixième livre de Christine Montalbetti pourrait se dérouler dans ce même hôtel, quelques heures avant la catastrophe. Un homme occidental – écrivain, narrateur de ce roman – et Natsumi, une femme japonaise mariée, vont s’y étreindre clandestinement le temps d’une journée, ouvrant pour nous, lecteurs, sur une faille temporelle bien plus vaste, faite de lambeaux de rêves infinis : un roman au devenir spectral et métaphysique.
On peut d’ailleurs mesurer l’attachement au genre romanesque de l’auteur à la liberté qu’il se donne d’en chahuter les codes et la force d’illusion. Outre ses apartés habituels, son livre ne cesse de solliciter le lecteur. Celui-ci est convié à une visite virtuelle des chambres de l’hôtel (toutes plus kitsch les unes que les autres, de l’ambiance «  planétarium  » au trip «  gynéco », sans oublier la pièce SM sous l’égide d’Hello Kitty) ou à se prononcer sur le choix d’un sex-toy (« éponge de bain vibrante » ou «  vibro-rabbit  » ?). Par ses multiples décrochages narratifs, Montalbetti épouse habilement la loi du genre érotique : inclure le spectateur dans la fiction sexuelle, l’incorporer dans un plan à trois, formé ici par le lecteur et le couple adultère.
Qui dit sexe dit fantasme, imaginaire : à mesure que se déplient les corps, leur sensualité exultante, sont convoquées d’autres silhouettes invisibles. Le narrateur les appelle des «  yokai », ces esprits peuplant la psyché nippone, qui illustrent la vie quotidienne et expliquent bien des mystères. Voyez Akanamé, écrit Montalbetti, ce fantôme nettoyeur « qui n’aime rien tant que de lécher les sanitaires quand ils ne sont pas propres ». Ou encore cet autre esprit farceur, qui prend un malin plaisir à déplacer votre oreiller pendant la nuit. Mais tous les fantômes ne sont pas bienveillants…
Progressivement aspiré par les chimères de Natsumi, le narrateur s’efface au profit d’autres conteurs, charriant une cohorte de créatures toxiques. De la voix de l’écrivain Osamu Dazai, et ses personnages cachés dans un abri antiatomique, à celle de la grand-mère de Natsumi, les fables affluent : ces « contes de brume » où des guerriers morts reviennent hanter les vivants, l’histoire de l’homme-requin et ses larmes de saphir, et surtout la légende bien connue du dragon enfoui sous terre, « outre énorme » et somnolente provoquant des séismes aux retombées tantôt bénignes, tantôt mortelles.

Love Hotel reforme vaillamment un couple quelque peu éculé : Éros et Thanatos.

Le vieil attelage bataillien serait promesse de décharge mystique. Soumis au délicat pointillisme de la romancière, il crée un écheveau raffiné de légendes, par lequel le roman étend méticuleusement sa toile. On ne saurait en dire la nature exacte, avant de buter sur la dernière phrase : « Mon après-midi aurait pu s’achever sur cette sensation de douceur. Mais je pousse la porte du petit bar qui me sert de cantine : la télévision est allumée, ce 11 mars 2011. » Un mur de mots et tout s’éclaire. Et du coup s’assombrit : la chambre de passe transmuée en lieu de palabres et de prières, les bulles de jacuzzi au grondement menaçant, les cerisiers sans fleurs en écho à cette « bizarre sensation de deuil ».
Montalbetti joue les notes d’un requiem niché dans une sieste crapuleuse : une montée en puissance funèbre, dont les effluves mixés de sexe et de mort ont l’effet d’un baume authentique. Avec ce roman, le goût des faux décors, du jeu littéraire et des mythes semble s’être estompé pour une forme plus primitive et directe, liée à la traversée d’une fin du monde.

Emily Barnett, Les Inrockuptibles, 6 mars 2013

L’amour au Japon avant la catastrophe

« Connaissez-vous ce personnage d’Osamu Dazaï qui, réfugié entre les murs aveugles d’un abri anti-bombardements avec sa fille, occupe ces heures à réinventer pour elle les contes célèbres du Japon ? Dehors, la dévastation fait rage, mais lui, entre les murs protecteurs, se met à raconter des histoires.  »
Ces lignes viennent au milieu de Love Hotel. Ce que fait ce père, c’est bien ce que Christine Montalbetti, dans ces pages protectrices, entreprend pour conjurer la sourde menace d’un monde voué au chaos.
Voici le deuxième roman japonais de Christine Montalbetti. Chose assez nouvelle en littérature, des écrivains français élisent un pays, s’y installent en pensée, prennent les traits de héros américains ( comme, récemment, Tanguy Viel, Le Monde des livres du 8 mars) , ou japonais : leur style s’imbibe de réminiscences lointaines mais ultra-précises, on a des impressions de Chandler chez l’un, de Soseki, de Murakami et même d’Ozu chez l’autre.
Le narrateur est un homme. Il a rendez-vous avec son amie Natsumi, femme mariée, dans un love hotel, pour y faire l’amour. Un love hotel ? C’est très connu au Japon. Fait pour les couples illicites ou cherchant la discrétion, borgne, il fournit quantité de chambres à thème afin que tous les fantasmes y trouvent leur compte.
Cela nous vaut quelques pages hilarantes en début de livre. De sa voix pleine d’humour et de tact, en un procédé d’une infinie légèreté, l’auteur ( plus, ici, que le narrateur, tant on reconnaît la manière de Christine Montalbetti)  invite le lecteur à visiter certaines de ces chambres. Familière, souriante, elle vous conduit à travers les pages, vous quitte et vous retrouve.
Enfermés dans le love hotel, coupés du monde, les amants s’absentent toujours davantage, plongent dans leur bain régressif et voluptueux, d’où affleurent, parmi les caresses et les jeux amoureux, des histoires merveilleuses et inquiétantes.
Le ton est léger, gracieux, enjoué, on l’a dit, mais tout dans ce livre vrombit d’une sourde menace. La phrase enregistre les secousses, les propage. Sismographie littéraire.

L’éclat blanc du ravage

Le livre se révèle alors d’une grande beauté. On fait, on dit l’amour et toutes ses douceurs dans une pulsation inquiète. L’écrivain est celui qui perçoit sur ses cadrans la venue du danger sans nom. Un avenir – ou un passé ? – grisâtre, noirâtre, nimbe la fenêtre de la page. Le monde va-t-il finir ? Y sommes-nous ?
Christine Montalbetti était au Japon au moment du séisme de 2011 et de Fukushima. Elle ne raconte pas la catastrophe. Elle en dit l’imminence, qui s’infiltre partout, fait trembler les sentiments, les phrases, dont la souplesse providentielle, comme les immeubles de Tokyo, permet d’absorber les moindres chocs, tant qu’ils ne sont pas trop forts. Chacun des contes évoqués dans la chambre des amants fait surgir la peur, qu’il faut à la fois dire et contenir.
« Sous la terre également il semble que réside un dragon dont le corps se love comme il le peut en anneaux malcommodes quand il dort, gêné par le peu d’espace dont il dispose au regard de son volume considérable. " À la dernière page, au dernier mot, je ne dirai pas comment, vous éprouvez l’éclat blanc, définitif et silencieux du ravage. Vous êtes en plein dedans, vous êtes le narrateur, vous êtes Natsumi, vous êtes tous ceux que balaye le cataclysme.
Vous souvenez-vous de cette gravure d’Hokusai montrant un esquif savamment peint qui semble ignorer encore la gigantesque vague qui va l’emporter, ce magnifique contraste entre la délicatesse de la miniature et la démesure de la catastrophe ?
Dans sa fable, Christine Montalbetti réussit ce même genre de trait.

Denis Podalydès, Le Monde des Livres, 21 mars 2013.

Prière de ne pas jeter le roman avec l’eau du bain

Christine Montalbetti donne avec Love Hotel une fiction amoureuse sur la fugacité du monde et la fragilité de l’instant, roman japonais qui s’achève sur le séisme de mars 2011.

Quand le narrateur longe la Kamogawa, en hiver pour quelque temps encore, il considère les cerisiers où les bourgeons vont bientôt donner naissance aux fleurs, déclenchant un des événements les plus célèbres du Japon, ce pique-nique/pèlerinage où les habitants de Kyoto viennent célébrer la floraison de l’arbre sacré, ou peu s’en faut. Il songe aussi à Natsumi, qu’il va retrouver dans quelques minutes au Love Hotel. Conséquence de l’exiguïté des logements ou du conformisme social, on ne sait, le Love Hotel fait partie du paysage japonais. Il n’est pas réservé aux libertins avides de pimenter leur sexualité, mais utilisé par tous les couples, même légitimes, qui ont besoin de tranquillité. Bien sûr il y a des chambres " thématiques " que Christine Montalbetti nous détaille avec une malice candide : " Ne croyez pas que je fais l’article. " De la 201 " planétarium " à la 104 " médicale " en passant par la " Hello Kitty " aux menottes roses, il y en a pour tous les goûts, même si Natsumi et lui se bornent à une spacieuse chambre, avec l’immense baignoire japonaise de rigueur.
C’est là qu’après une belle page charnelle se reposent les amants, dans la buée de leurs souffles et de l’eau chaude. Sur la page blanche du désir assouvi reviennent les souvenirs, paraissent les fantômes. Lui, écrivain français travaillant à un " roman incertain " est là, dans cette chambre sans fenêtres à l’écoute des " paysages anciens qui se reforment dans (sa) mémoire ", à l’affût des fantômes, génies du lieu ou du moment, qui enhahissent tout ce qu’on leur laisse de temps et d’espace. Esprit malicieux comme celui qui attend que le thé soit bouillant pour s’en servir une tasse, ou gênant comme celui - on le nomme Akanamé - qui se repaît des traces laissées par les humains sur le bord des baignoires, sont somme toute moins inquiétants que ces âmes de guerriers morts dans les batailles navales. Et nous-mêmes, ne sommes nous pas " de nos ancêtres les fantômes de chair ", eux qui " se servent de nos corps pour hanter le monde " ?
Christine Montalbetti construit sur ces quelques moments une fiction aimable et nonchalante qui pourrait bien tromper son monde. Il s’agit d’une méditation sur les événements minuscules et l’impermanence du monde. Fleurs de cerisiers promises à être fanées, buée passagère, instant suspendu où le soleil se fond avec la mer, pointe du plaisir amoureux, tous ces instants fugaces sont au défi au roman. Il y a bien des manières de suspendre le temps. Le conte japonais de la princesse de la mer et du pêcheur, rendu immortel au fond de l’eau, en est une. L’art de Christine Montalbetti en crée une autre : le roman s’achève le 11 mars 2011.

Alain Nicolas, L’Humanité, 23 mai 2013.

L’amour caché et l’étrange étrangeté du Love Hotel

Christine Montalbetti était de passage à Montréal du 23 au 25 avril pour entretenir ses lecteurs de fiction et pour participer au colloque du 15e anniversaire de Figura, centre de recherche sur le texte et l’imaginaire de l’UQAM, sur l’imaginaire contemporain. « Love Hotel », son dernier roman, cherche le secret des histoires dans la bulle faussement protégée d’un hôtel de passe au Japon.

La rivière Kamo, Kamogawa, littéralement la « rivière aux canards », coule près de Kyoto. Prisée pour son allée bordée de cerisiers, haut lieu touristique, elle a été immortalisée par le peintre d’estampes Hiroshige. Tel en est l’emblème et le ton. C’est là que Christine Montalbetti a logé Love Hotel, roman d’une facture élégante et délicate, où un narrateur occidental rencontre Natsumi, une femme mariée qui lui permettra d’entendre plusieurs contes et d’emboîter dans le texte d’anonymes littérateurs.
Pour la couleur du livre, suivre l’indication du titre, Love Hotel. Il s’agit d’une chaîne bien connue au Japon qui dit ce qu’il s’y fait : l’amour caché, le sexe fantasmé. La mise en scène, discrète et à la carte, se débride à l’intérieur, fantasque ou ludique, perverse ou sado, dans un cocon bien fermé. Pas de personnel visible. Pas de bruit. Pas de trace, mais des sensations fortes.
Pour l’imaginaire du lecteur, il y a aussi les contes japonais traditionnels. Ceux dont Montalbetti a rêvé d’endosser les multiples personnalités, tels des héros d’enfance. De multiplier les voix, les identités, les lieux, les péripéties, pour se tenir près des vies qui remontent vers la source, comme le saumon parti frayer. Et pour tenir la narration dans un écheveau de cascades. Ce qu’elle fait.

Japon imaginaire

Dans L’Évaporation de l’oncle (P.O.L., 2011), Montalbetti s’était inspirée du cinéma d’Akira Kurosawa et avait créé l’odyssée imaginaire d’un samouraï parti à l’aventure dans la forêt. Au bout de huit années de songe, de cinéphilie, de méditation sur des photographies, des images et des estampes, au cours desquelles elle fit un séjour d’une semaine au Japon, le livre parut. Tout de suite après, en mars 2011, elle bénéficia d’une résidence d’écriture à Kyoto. Le tremblement de terre survint, suivi d’un fameux tsunami. Elle dut mettre un terme à cette résidence, rentrant en France pleine de sensations fortes, raconta-t-elle en entretien.
Love Hotel, tout empreint de ces circonstances, en est le résultat. Chargé d’une expérience littéraire solide, ce roman étale avec doigté sa pâte romanesque composite, créant une atmosphère si égale que la lecture glisse sans heurt, d’un tableau à l’autre, d’une dimension onirique à un souvenir géographique, d’un flash-back fictif à une scène d’amour cru au Love Hotel.
Ce temps distendu aura duré quelques heures, quelques jours au plus, parenthèse d’une liaison cachée qui fonce dans l’appétit sexuel avec gourmandise, comme il se dissout dans le vague à l’âme né d’une vision poétique, mélancolique.

Adultère, éros et thanatos

Montalbetti en dit beaucoup en peu de mots. Par son économie poétique, elle aura endigué un flot de lieux associés, d’histoires entendues ou lues, de saynètes observées par une fenêtre ou le long d’une rue. Elle aura traqué l’émoi d’une passion passagère, le glissement des spectres, le charme de l’étrange étranger/étrangère, l’union angoissante d’amour et de mort. « Avide et ahuri », c’est ainsi que se qualifie le narrateur, enténébré autant par Natsumi que par l’atmosphère artificielle du Love Hotel. Bien vu.
Tandis que le narrateur s’empare à son tour des contes de Natsumi, il réfléchit sur la fiction. Ses sens reviennent au corps aimé, parachevant l’emprise désirée. Il y a inflation d’imaginaire, osmose et contamination, presque de l’hallucination, tourbillon agréable, futile, lâcher d’inconscient. Le temps passe dans cette narcose, accrue par la technique qui déshumanise et aseptise ce lieu d’introspection chirurgicale. Quelque chose penche vers la catastrophe climatique qu’un pressentiment annonçait.

Deux questions à Christine Montalbetti

Parlez-vous d’un Japon réel ou surtout d’un espace esthétique ?
Je dirais que c’est un Japon réel (contrairement à celui du roman précédent, L’Évaporation de l’oncle, qui était plutôt un Japon fantasmé) au sens où il s’agissait pour moi de conserver une trace de ce Japon perdu, du paysage dévasté de la région de Sendai, mangé par la mer, et dont les personnages de Love Hotel parlent sans savoir que la vague est en train de les avaler.

Les contes font-ils partie d’une fuite – géographique, culturelle – ou sont-ils des points communs de la rencontre multiethnique ?
Ces contes japonais, dont le roman conserve aussi une trace, sont pour l’essentiel des contes qui parlent d’eau ou de catastrophe. Ils contribuent ainsi à créer une menace trouble. Les deux personnages sont enfermés dans la chambre aveugle du Love Hotel, ils n’ont aucune information sur le monde extérieur et ignorent la catastrophe qui est en train de se produire. Mais les contes qu’ils évoquent ne parlent en vérité que de cela. Love Hotel est aussi un roman sur le pressentiment, sur la sensation rétrospective d’un pressentiment. Sur le fait que la découverte tardive d’un événement douloureux nous fait parfois penser qu’une part de nous était en symbiose avec cet événement.

Guylaine Massoutre, Le Devoir, 26 avril 2014

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