— Paul Otchakovsky-Laurens

Exercices de poésie pratique

François Matton

François Matton pratique beaucoup la méditation, la pensée orientaliste, la zen attitude...Notamment dans ce qu’il publie quasi quotidiennement sur son blog de textes et de dessins, (francois-matton.blogspot.fr) et avec un humour, une autodérision bien réjouissants. Ce sont ces thèmes, tout ensemble : la sagesse, le bien être spirituel, l’accord avec soi-même et les autres, ici appelés « poésie » qu’il développe dans ce nouveau livre mi-sérieux, mi plaisantant. C’est drôle, parfois troublant de justesse, toujours léger et lucide. Quant aux dessins, une trentaine, à peu près...

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La presse

« Tant que vous resterez dans la peau du vieil homme, n’espérez pas connaître autre chose que les montagnes russes de l’âme slave ». A la manière d’un guide de méditation, François Matton propose un guide de poésie pratique bourre d’autodérision. Et illustre avec talent. On s’amuse beaucoup à voir l’écriture traitée comme une discipline spirituelle, une manière de réorchestrer ses chakras ou d’affronter la frustration de l’homme moderne.

En trente chapitres, la poésie trouve enfin ce rôle pratique auquel Rimbaud rêvait : ronronnez d’aise sans plus penser à rien, peuplez votre solitude, flottez pour l’éternité au coeur de la poésie : « Votre oeil n’a plus rien à envier à celui de l’aigle royal, votre odorat vaut celui des chiens truffiers, votre ouïe peut s’aligner sur celle de la chouette effraie, votre toucher est aussi fin que celui des grands primates Bref, vous voilà enfin équipe pour une vie de poète digne de ce nom ».

Daniel Morvan, Ouest France, 21 mars 2017




Sous ses yeux


L’écrivain et dessinateur François Matton croque des petites leçons de spiritualité illustrées.



Contemplatif, méditatif, libre autant que possible, François Matton cherche à vivre avec un minimum de contraintes. Pas de travail fixe, pas d’enfant, un quotidien conjugal et parisien frugal..., le garçon affirme n’aimer rien tant que flâner, ou ne nen faire.
Sans pression ni plan de carrière, il produit ainsi depuis plus de vingt ans une oeuvre gracieuse et ludique qui mêle le dessin et le texte, et a publié une douzaine de livres hors format qu’on ne peut classer ni dans l’illustration, ni dans la BD, ni dans le roman graphique. Sorti des écoles d’art, François Matton se voit d’abord comme un dessinateur. Au récit classique, il a toujours préféré tout ce qui laisse la place aux coq-à-l’âne, aux ellipses, le fragment à la linéarité. II joue avec « la juxtaposition faussement aléatoire d’images », dessins et mots entretenant entre eux, comme dans les haikus graphiques de Sous tes yeux (P.O.L 2008) ou dans les 220 satoris mortels (P.O.L, 2013), « un rapport flottant », souvent décalé. Depuis 2006, il alimente un « blog à dessin » qu’il envisage comme un « laboratoire en ligne » où il tente des expériences variées de mise en relation de I’image et du texte.



Disponible au vide et au silence



Dans son dernier livre Exercices de poésie pratique, sorte de petit manuel de sagesse illustré où les mots prennent le pas sur le dessin, il partage des conseils plein d’humour pour « vivre en poète », une priorité essentielle pour lui. Rien de grandiose ou de grandiloquent dans ces « expériences poétiques » mais au contraire une invitation à être attentif au réel dans son ordinaire, au quotidien dans sa modestie. François Matton qui a pendant plusieurs années pratiqué la méditation zen dit avoir besoin de se tenir dans « un retrait vigilant »,  « nu devant les choses », disponible au vide et au silence. Dessiner comme un acte de célébration du présent et faire son miel de tout sans hiérarchie : corps, objets animaux, paysages.
Des dessins d’observation directe dont il aime que « cela reste proche du croquis, du premier jet » « J’essaie de préserver les premières impulsions », note celui qui, enfant et adolescent, a passé beaucoup de temps à copier fidèlement les classiques de la peinture (Vélasquez Véronèse, Rubens ou Rembrandt) ou de la bande dessinée (Moebius, Pratt, Bourgeon... ). Avant de s’intéresser plus tard, en tombant sur une collection de vieilles revues de voyage de son père, à ce qu’il appelle les « images de l’ailleurs ». Créer dans ces conditions expose parfois aussi au vertige de trop de liberté. Aux côtés des contraintes formelles qu’il se fixe, il ne dédaigne pas occasionnellement la commande qui donne un cadre comme dans Le dire et le jouir : ce qu’on se dit au lit (La Musardine) où il a illustré le texte du linguiste Francois Perea.
J’ai tout mon temps, proclamait le titre d’un carnet sorti en 2004. Et même si, sourit-il, « socialement, c’est une catastrophe », cette philosophie de vie tient autant d’une position esthétique que d’une forme de résistance.



Véronique Rossignol, Livres Hebdo, février 2017.

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