Face à Giacometti
#formatpoche
Jacques Dupin
De 1953 à 2012, c’est ainsi plus d’un demi-siècle d’attention que Dupin aura accordée à l’œuvre d’Alberto Giacometti, œuvre si forte, connue de près, intimement éprouvée dans son élaboration même, avec son exigence et ses doutes, et cependant toujours perçue dans la distance et le vide qui l’entourent.
Cette édition réunit pour la première fois tous les textes que le poète Jacques Dupin a consacrés à Giacometti : le tout premier, écrit pour les Cahiers d’art en 1954, les Textes pour une approche, huit ans plus tard, celui que le poète donne pour le catalogue de la grande exposition de 1978...
Voir tout le résumé du livre ↓
De 1953 à 2012, c’est ainsi plus d’un demi-siècle d’attention que Dupin aura accordée à l’œuvre d’Alberto Giacometti, œuvre si forte, connue de près, intimement éprouvée dans son élaboration même, avec son exigence et ses doutes, et cependant toujours perçue dans la distance et le vide qui l’entourent.
Cette édition réunit pour la première fois tous les textes que le poète Jacques Dupin a consacrés à Giacometti : le tout premier, écrit pour les Cahiers d’art en 1954, les Textes pour une approche, huit ans plus tard, celui que le poète donne pour le catalogue de la grande exposition de 1978 à la Fondation Maeght de Saint-Paul de Vence, l’introduction à la publication des Écrits de Giacometti, le récit de son expérience de modèle de Giacometti dans le livre publié par André Dimanche, et ce texte ultime que Jacques Dupin confie au magazine Télérama pour le numéro de 2007. Un poème enfin clôt ce recueil, extrait de « La mèche » qu’à la veille de sa mort Jacques Dupin donne à la revue Europe qui consacrait un numéro spécial au poète. Il s’y souvient de l’atelier d’Alberto, de son rire, des « figures amincies » qu’il façonnait à longueur de nuit et de leurs promenades communes, associant dans une ultime connivence sa boiterie récente à celle que conservait Giacometti, « moi boitant bas / lui clopinant ».
Dominique Viart, professeur de littérature française à l’université de Paris Nanterre, a rassemblé et préfacé ces textes. Il écrit : « Si les textes de Dupin s’avèrent si justes, ce n’est pas seulement qu’ils sont nés de la grande affinité personnelle entre le poète et l’artiste, c’est aussi et surtout que leurs démarches respectives se comprennent l’une à la lumière de l’autre. Il y va, écrira Dupin, d’un "partage énigmatique" ».
Réduire le résumé du livre ↑
Feuilleter ce livre en ligne
La presse
Le poète giacomettien
Étrange tête-à-tête. «Partage énigmatique», écrira Jacques Dupin (1927-2012). Alors que, en 1965, Alberto Giacometti (1901-1966) ébauche le portrait du poète, dans l’atelier de la rue Hippolyte-Maindron, celui-ci voit l’envers de la toile et, par-delà, la tête du peintre, ses traits de montagnard taillés à la serpe. «Poser, c’est aller à sa rencontre» : tandis que le photographe Ernst Scheidegger filme le travail en cours, Dupin mène leur entretien. Collaborateur de la galerie Maeght, il a organisé une exposition, et écrit sur son ami plusieurs textes, qui sont pour la première fois réunis dans Face à Giacometti. Notamment « Éclats d’un portrait » (André Dimanche, 2007), qui relate magnifiquement cette séance, alors que des photos et des rushs du film de Scheidegger ont été retrouvés. En couverture de la revue L’Éphémère (1967-1972) figure un dessin de Giacometti, qu’admirent les poètes Yves Bonnefoy et André du Bouchet. Quant à Jacques Dupin, sa poétique a une affinité profonde avec l’art du peintre et sculpteur : une succession de ruptures, une mise à nu acharnée, qui fait jaillir l’énergie de la vie. II ne faut pas manquer ces textes passionnants, publiés avec L’Esclandre, un ultime recueil de poèmes.
Monique Petillon, Le Monde des Livres, Juillet 2022.
« Surgissement d’une présence séparée », un article de Fabien Ribery à propos de Face à Giacometti de Jacques Dupin, à retrouver sur la page de L’Intervalle.