« Grâce à une caméra Paillard-Bolex 8 millimètres qu’on m’a offerte quand j’ai eu onze ans, j’ai rapidement saboté mes études et me suis retrouvé assez vite aux Laboratoires de tirage cinématographiques de Saint-Cloud ». Yann Dedet, monteur des films de Truffaut, Pialat et Stévenin, entre autres, raconte ici sa découverte du métier. Il décrit tout un « paradis perdu », dans une langue burlesque, émouvante, « paradis » qu’il confronte alors aujourd’hui au récit pudique de la vieillesse. C’est à la fois le temps retrouvé et le temps où « on se met...
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« Grâce à une caméra Paillard-Bolex 8 millimètres qu’on m’a offerte quand j’ai eu onze ans, j’ai rapidement saboté mes études et me suis retrouvé assez vite aux Laboratoires de tirage cinématographiques de Saint-Cloud ». Yann Dedet, monteur des films de Truffaut, Pialat et Stévenin, entre autres, raconte ici sa découverte du métier. Il décrit tout un « paradis perdu », dans une langue burlesque, émouvante, « paradis » qu’il confronte alors aujourd’hui au récit pudique de la vieillesse. C’est à la fois le temps retrouvé et le temps où « on se met à connaître plus de morts que de vivants », écrit l’auteur.
C’est à ce moment que les deux extrémités se rejoignent, opposées mais pourtant semblables, aussi pulsionnelles l’une que l’autre : apprentissage d’un côté, envie de tout recommencer, romancer, de l’autre.
« En 1965 je plonge pour un long bain dans un laboratoire de cinéma au milieu des pellicules et des ouvrières et ouvriers en blouses blanches. Le travail et le social s’ouvrent de concert, et quel concert, un tournant radical se dessine au bon moment, celui où on se dit qu’on n’est rien parce qu’on n’est pas encore. C’est un "paradis perdu" dans le temps mais gagné pour la vie, un bon demi-siècle de démultiplication. À l’autre bout de la chaine, je retrouve un autre paradis de blouses blanches. Il aurait pu être un enfer mais je ne cède pas à l’ombre dégoutante du renoncement et aspire à sublimer la fin des haricots. Pour le six-milliardième terrien que je suis se dessine un retour aux sources dans le même foisonnant bain d’enfant gâté qui m’a vu grandir et ne me verra pas tout de suite emporté, comme certains de mes proches contemporains, qui sont partis. »
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