est-ce qu’on meurt de ça
            
            Marie Depussé
            
                Une femme parle, trop. Elle déroule les interprétations, épuisantes, qui n’épuisent rien, des manquements de l’autre à l’amour. Comme une folle. Comme tant d’autres avant elle.
L’homme se tait, épuisé par sa parole à elle, agité par les convulsions qui le secouent dans l’impossibilité d’être avec ou sans elle. Il fait des bêtises, des saloperies d’homme ordinaire. Elle les note.
Très vite, elle l’appelle « l’ombre ». Rarement, elle lui donne la parole, ou plutôt, elle la lui prête.
Une histoire d’amour à ceci près : qu’elle consisterait en instants, qui...
                                    
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                    Une femme parle, trop. Elle déroule les interprétations, épuisantes, qui n’épuisent rien, des manquements de l’autre à l’amour. Comme une folle. Comme tant d’autres avant elle.
L’homme se tait, épuisé par sa parole à elle, agité par les convulsions qui le secouent dans l’impossibilité d’être avec ou sans elle. Il fait des bêtises, des saloperies d’homme ordinaire. Elle les note.
Très vite, elle l’appelle « l’ombre ». Rarement, elle lui donne la parole, ou plutôt, elle la lui prête.
Une histoire d’amour à ceci près : qu’elle consisterait en instants, qui ne se totaliseraient pas pour autoriser la continuité d’un récit. La vérité de chaque instant serait dite, soufferte, par une narratrice qui dit parfois « je », parfois « elle ». Elle n’a pas le savoir de l’autre. Pas le moindre. Cette ignorance est banale, surtout dans une histoire d’amour.
Les scènes se juxtaposent, à travers les saisons, les années, les lieux (un village du cap corse, une cabane en Sologne, Paris) comme de petits éclats de souffrance, lents à éroder.
Est-ce qu’on meurt de ça, n’est pas une question.
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                                                        La presse
                
                    Ce roman est fait d’ellipses, de courtes phrases rapidement lâchées comme autant de cris. Pas de place pour le bonheur, même quand le bonheur est là. La mélancolie toujours, même quand « l’homme est doux ». Car la narratrice sait la douleur qui, toujours, revient. Livre triste, alors ? Bizarrement, non. Apaisant, plutôt, car, quand même, les corps se touchent. Car, quand même, l’amour est là. Et l’écriture, si fine…
Avancées, 1er février 1996