« Une belle maison d’une ville de province dans l’ouest de la France », dans les années 60 du siècle précédent. C’est la maison familiale, dans laquelle « il y avait des histoires », marquées par le non-dit, la souffrance muette, les résignations intimes, et dans une société où la place des femmes, des mères et de leurs désirs reste étouffée. Ce livre est lui-même une maison de mots, pour la mère et le père. Derrière le décor d’une belle maison bien française, se cache en réalité une profonde mélancolie : celle d’une mère brillante, cultivée,...
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« Une belle maison d’une ville de province dans l’ouest de la France », dans les années 60 du siècle précédent. C’est la maison familiale, dans laquelle « il y avait des histoires », marquées par le non-dit, la souffrance muette, les résignations intimes, et dans une société où la place des femmes, des mères et de leurs désirs reste étouffée. Ce livre est lui-même une maison de mots, pour la mère et le père. Derrière le décor d’une belle maison bien française, se cache en réalité une profonde mélancolie : celle d’une mère brillante, cultivée, mais brisée par une vie domestique subie. Le tout, vu et vécu par une enfant, puis par cette enfant devenue adulte. La narratrice dresse le portrait d’une mère blessée, dont la mélancolie, les silences et les gestes décalés révèlent une douleur enfouie : un passé sacrifié. On comprend qu’elle a dû abandonner ses études, qu’elle boit en cachette, et vit comme à côté d’elle-même depuis la perte d’un enfant, mort en bas âge, qu’elle n’a pas oublié. Avec ce deuil jamais accompli, elle perd l’envie de vivre et se met à coudre des vêtements pour bébé, des décennies après sa mort : « des linceuls de toutes les couleurs ». Cette blessure cachée éclaire tout le livre : le silence, la douleur, la folie, les absences. Les scènes de la vie familiale se succèdent avec une douceur et une vérité souvent cruelle. La narratrice finit par être témoin de la fin de sa mère – hospitalisée, plongée dans le coma – et de son père. Celui qui faisait toujours ses comptes, d’une honnêteté à toute épreuve, mais vivait dans un monde binaire, et passait sa vie au travail. Quand il doit quitter la maison, devenu trop âgé pour vivre seul, il commence « à perdre pied, à désapprendre lentement tout ce qu’il avait appris ». Une maison peut être belle même si elle est un lieu de drames étouffés, de silences, de gestes dérisoires, de tendresse maladroite et de solitude assumée. Même si elle parle de mort, de secrets, de blessures, de saleté, car elle dit toujours autre chose aussi.
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