Pour son deuxième roman, Pierre Chopinaud réussit une formidable épopée moderne, entre tragédie familiale, théâtre sacré et méditation apocalyptique. Un roman macabre, carnavalesque et baroque, une fable historique et allégorique, visionnaire, où l’intime et l’enfance, croisent la mémoire collective des peuples martyrisés. Le tout servi par une langue somptueuse, hybride, oraculaire et romanesque. Les sept grandes parties du livre représentent des chants épiques, faisant alterner récits historiques, souvenirs familiaux, scènes théâtrales, légendes et prophéties. Finn (William Finn Oisin Pittegrew Magee), né en 1950, à...
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Pour son deuxième roman, Pierre Chopinaud réussit une formidable épopée moderne, entre tragédie familiale, théâtre sacré et méditation apocalyptique. Un roman macabre, carnavalesque et baroque, une fable historique et allégorique, visionnaire, où l’intime et l’enfance, croisent la mémoire collective des peuples martyrisés. Le tout servi par une langue somptueuse, hybride, oraculaire et romanesque. Les sept grandes parties du livre représentent des chants épiques, faisant alterner récits historiques, souvenirs familiaux, scènes théâtrales, légendes et prophéties. Finn (William Finn Oisin Pittegrew Magee), né en 1950, à Stratford-sur-Avon est un enfant marqué par un secret d’infamie et hanté par des visions dans sa petite chambre. Il reçoit une « vocation », une mission prophétique : donner sépulture, par les mots, le verbe, aux massacrés, afin de hâter la fin du monde, en faisant ressusciter par la chair les os des innombrables victimes sous la terre, et leur esprit errant. Page et messager, il devient le fil conducteur du livre jusqu’à l’anéantissement de son esprit lorsqu’il assiste, à vingt ans, au « massacre de Zarqa », en 1970, dans les poussières de la Transjordanie.
Le récit est traversé par une galerie de figures réelles et fictives, mêlant rois, reines, orphelins, acteurs et prophètes. Tous ces personnages incarnent chacun une dimension du malheur du XXe siècle : guerres coloniales, exil, mémoire des massacres, perte des langues, quête spirituelle... L’histoire intime de Finn (son enfance à Stratford, ses fautes secrètes, son destin de page) et l’histoire collective (massacres en Palestine, en Irlande, en Jordanie) brossent une fresque de la fin des temps : les ossuaires, les langues perdues, les visions, les spectres, la mémoire des peuples exterminés. Les lieux (Stratford, Londres, Zarqa en Jordanie, Inis Mhic Aoibhleáin en Irlande) sont autant de scènes symboliques où s’affrontent l’histoire coloniale et les mythes. Le roman retrouve alors la fonction antique des scribes et de l’écriture : donner sépulture par les mots et le chant à toutes celles et ceux que l’Histoire a broyés et massacrés.
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