Hubert Lucot est mort.
Les éditions P.O.L ont la tristesse d’annoncer la mort d’Hubert Lucot dans la nuit du 18 janvier à Paris. Il avait 81 ans.
Hubert Lucot est né en 1935 à Paris. Il se ressent écrivain dès l’âge de 8 ans (Au pays des hommes rouges, roman ethnographique, 1943) mais il a publié son premier livre à 45 ans. Après de nombreux poèmes, il écrit des livres brefs dans les années 1960 : Crin, Absolument, jac Regrouper et Information. En 1970-1971, il compose Le Grand Graphe, livre d’une seule page aux phrases entrecroisées. Cette oeuvre de douze m2 donnera lieu à une version linéaire d’une centaine de pages (en 1975). La page et le livre seront publiés par Tristram en 1990. En 1975 Hubert Lucot compose un graphe semi-linéaire : Autobiogre d’A.M. 75 (Hachette/P.O.L, 1980 ; réédition P.O.L, 2013). Dès lors il intègre la technique « graphe » (qui assemble dans une perspective unique de nombreux plans spatiaux et temporels) à l’écrit classique, mêlant ainsi plusieurs genres : le roman, le poème et le journal intime. Se succèdent Phanées les nuées (Hachette/P.O.L, 1981), Langst (P.O.L, 1984), Simulation (Imprimerie nationale, 1990), Sur le motif (P.O.L, 1995), Probablement (P.O.L, 1999), Frasques (P.O.L, 2001), Opérations (P.O.L, 2003), Opérateur le néant (P.O.L, 2005), Recadrages (P.O.L, 2008), Allègement (P.O.L, 2009), Le Noyau de toute chose (2008).
Deux œuvres méritent pleinement le nom de roman : Les Voleurs d'orgasmes (P.O.L, 1998) et Le Centre de la France (P.O.L, 2006). Deux essais interrogent l'art : Bram ou Seule la peinture (Maeght, 1994) et Le Noir et le Bleu, Paul Cézanne (Argol, 2006). Un recueil d'aphorismes pourfend la « langue de bois » médiatique et politique : Grands Mots d'ordre et petites phrases pour gagner la présidentielle (P.O.L, 2007). Plus qu'un journal, Je vais, je vis (P.O.L, 2013) est un récit suivi, dans le même registre, par Sonatines de deuil (P.O.L 2015) et La Conscience (P.O.L 2016). Il venait de terminer A mon tour, à paraître.