— Paul Otchakovsky-Laurens

NYC

Marc Cholodenko

L’artiste traversant la 8e avenue croise
la foule
qui s’inscrit sur
la feuille
que déchire
la folle
lui faisant ainsi son
autoportrait
Il s’agit d’une variation sur la représentation, la valeur des images, leur disparition. Et sans doute aussi sur la recherche d’un définitif apaisement. Sa justification ? Ou encore, de manière plus rassurante, sur un processus désiré d’intériorisation. Comme le dit l’auteur : « Qu’il demande si c’est une figure une image tu dois répondre la fin des images est la réalité vraie. La douce douce noire noire surface du basalte poli aussi noire que douce. Vous me parlez là...

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La presse

NYC : un livre qui explore la face cachée de New York


Un livre-ville ouvert sur un monde suggéré et fulgurant à l’image de l’insoluble cité qu’il explore.


Le mystère NYC. Peu de pages, un format singulier, un titre qu’on hésite à prononcer (« nique » ? « ennouailleci » ? « New York City » ?) et un auteur étrangement à la marge, Marc Cholodenko, dont l’art presque magique est d’instaurer un certain rapport de la phrase à la pensée, comme à l’espace où elle(s) s’inscri(ven)t : la feuille de papier et la ville parcourue, puisque le titre donne la clé de cette variation fuguée.

Une ville à peine suggérée : rues, avenues, miroirs de la lumière et de la pluie, flashes de poésie fulgurants où la pomme se retourne en paume pour dire le work in progress d’un texte en train de se réfléchir, au milieu de la foule et des mots. On a souvent cité Proust au sujet de Cholodenko. Ici, on pense plutôt à ce qui s’est dit parfois de Mallarmé : pour le comprendre, il suffirait de le traduire (en anglais ?).C’est évidemment absurde, mais cela trahit le désir d’un plan, le fantasme d’une syntaxe cachée, ou d’un simple guide de lecture (les pages n’ont pas de numéro). De quoi parle NYC ? On dira d’un baiser : motif central, nœud des langues, échange des sens et des genres, dans le tourbillon d’un livre-ville où les pensées sont des passantes, qu’un héros sans nom s’octroie, sur un trottoir, pour devenir lui-même le monde. Une carte au trésor, en somme.


Fabrice Gabriel, Les Inrockuptibles, 5 août 2011