— Paul Otchakovsky-Laurens

Cantates de proximité

Scènes et portraits de groupe

Jacques Jouet

La cantate de proximité est une affaire profane, langagière, contrainte, impure, immanente et transitoire. Elle est donc de la poésie.
Elle s’intéresse à ses contemporains qu’elle est allée, quatre ans durant, portraiturer dans certains de leurs groupes : un collège du Pas-de-Calais, un hôpital psychiatrique au Bénin, une filature lilloise occupée par ses salariés en lutte, une troupe d’acteurs jouant Marivaux, une équipe féminine de basket de haut niveau à l’entraînement, un collectif d’architectes, liste non close…
Parallèlement, d’autres cantates s’occupent de groupes trouvés sur des photos de presse ou...

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La presse

[…] Entre cantates et portraits, l’impossible pourrait résider dans cet horizon écartelé entre mouvement de la musique (Bach) et arrêt de la peinture (lithographies de L’Enfer de Max Beckmann) ou de la photographie. Le pari du livre, toutefois, me paraît moins tenir à ces modèles qu’à leur déplacement du singulier […] vers le multiple : le groupe social.

[…] Et ces sujets, pris sur le vif, dans le mouvement de leur corps et de leur parole, sont libres.

[…] La première contrainte oulipienne est ainsi la liberté du sujet lecteur. Il en est bien d’autres, dans ces poèmes-prises à focalisation variable, qui vont de la liste à la terza rima berrychonne, en passant par le pantoum, la redonde, la quinine, le sonnet, en une multiplicité complexe et souple des formes comme des voix, qui fait du livre entier une ample cantate. Jouet dit « chercher un mode en littérature qui serait à la fois extrêmement artisanal (mais alors réellement) et extrêmement conceptuel, reposant sur des pluralités de styles et affirmant la forme comme une valeur sociale. » Valeur non de « distinction », mais d’interaction.



Élisabeth Cardonne-Arlyck, CCP 11