— Paul Otchakovsky-Laurens

Volume

Orion Scohy

On pourrait évoquer une sorte de sculpture textuelle clamant sa condition d’objet non fonctionnel et renouant avec les débuts de l’écriture comme inscription du langage dans de la matière inerte. Le fil conducteur est la caresse d’une main sur un corps endormi qui devient peu à peu quelque chose comme le fruit hybride d’un mariage entre un immeuble parisien et une figue de paroles (Perec, Ponge).
Le livre s’ouvre sur un chapitre à visée autobiographique évoquant la question du mythologique prénom de l’auteur et des fantasmes d’écriture que ce mot aurait éveillés en lui depuis toujours. Il continue par l’histoire d’un écrivain raté,...

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La presse

Prix du Jeune Mousquetaire



Le Prix du Jeune Mousquetaire du Premier roman a été attribué le 12 mai 2006 à Orion Scohy, pour Volume, par les élèves du lycée de Nogaro (Gers)




Borboryme Bribe


Un farfelu, mais plein de talent ! D’abord, en dernière page, cet Orion Scohy – nouveau venu parmi les romanciers –, nous donne une information d’importance sur son livre : «État actuel, 64602 mots, 312646 caractères (espaces compris)» À vérifier? Mais il n’y a aucune raison de ne pas croire l’auteur, qui, pendant les 458 pages précédentes, nous trimballe dans différentes histoires de meurtres, de détectives privés où le cocasse est roi. On ne pige pas toujours mais on s’amuse souvent. À ne pas manquer, en particulier, un «Opéra-baise»
D’ailleurs Orion - on n’ignore rien sur les origines de son prénom;– nous précises dans son Orbiter-Scriptum: «Pas de panique, on n’est pas obligé de comprendre quoi que ce soit, il s’agit bien d’une simple suite d’hypothèses. In media res, en route! On peut aussi prononcer ou écrire un tas d’autres mots, mais il n’est dit nulle part que cela soit nécessaire. On bricole, on cherche des justifications qui ne trompent pas, c’est un jeu.» Alors, on joue.
Mine de rien, ce Volume en dit beaucoup sur « les mots de la littérature », sur l’utilité des romans ;faut-il abattre tant d’arbre? Avec une lucide ironie, cet auteur-kamikaze nous prévient N’allez donc point vous fourvoyer en ces ornières sublittéraires, que ce soit par simple curiosité ou pour éprouver la marginalité de vos positions, car cela n’est pas sans danger; vous y perdrez du temps.»
Dans ce «méchant fatras» de la rentrée littéraire, Orion Scohy est sans doute la vigie qui vient dire : attention, n’y a-t-il pas beaucoup de romans qui ne sont que des «glaçons de bruits barbares?»



André Rollin, Le Canard Enchaîné, le 24 août 2005.