Laissez Baude buissonner
Danielle Mémoire
Ceci est un texte de théâtre. Ou plus exactement un texte qui met le théâtre en scène puisque la pièce est aussi une pièce qu’un narrateur très changeant raconte. On ne s’en étonnera pas, l’action se déroule à Brioine, et tout autour, ce lieu mythique et central de la grande entreprise littéraire de Danielle Mémoire : le corpus. Elle s’en donne à cœur joie, jouant comme à l’accoutumée, mais servie au delà du descriptible par le dispositif théâtral, des niveaux de représentation, des illusions et des changements de rôle. L’écriture y est sans doute plus « raisonnable »,...
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Ceci est un texte de théâtre. Ou plus exactement un texte qui met le théâtre en scène puisque la pièce est aussi une pièce qu’un narrateur très changeant raconte. On ne s’en étonnera pas, l’action se déroule à Brioine, et tout autour, ce lieu mythique et central de la grande entreprise littéraire de Danielle Mémoire : le corpus. Elle s’en donne à cœur joie, jouant comme à l’accoutumée, mais servie au delà du descriptible par le dispositif théâtral, des niveaux de représentation, des illusions et des changements de rôle. L’écriture y est sans doute plus « raisonnable », apparemment, que dans ses autres textes, elle n’en est pas moins inventive et efficace quand il s’agit de prendre le lecteur dans ses rets invisibles.
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La presse
Dédié aux scénographes Alain Brugnano et Didier Stéphant, cet ouvrage hybride - entre théâtre, synopsis et journal intime - reorend en titre une citation d’un poème de Charles d’Orléans dont quelques vers constituent le scénario minimal d’une farce improbable. Un personnage théâtral met dans la confidence un lecteur-spectateur: ce dernier voit ainsi de l’intérieur d’un être de papier, ou encore, depuis les coulisses, le déroulement d’une pièce en cinq actes (et donc tragiques?) empruntant son décor et son atmosphère aux arts plastiques, cinématographiques et lyriques. La Flagellation de Piero della Francesca, La Règle du jeu de Renoir et Carmen de Bizet constituent les références capitales d’un drame suggéré mais jamais exposé dans lequel se croisent des personnages archétypaux: il revient alors au lecteur de mettre en scène, mentalement cette fois, les rencontres dangereuses d’un Aquarelliste, d’une Douairière, d’un Garde-chasse, d’un Flûtiste, d’un Cycliste, d’un Femme à tête de cerf, d’un Invalide et d’une Infirmière qui, le temps d’une partie de chasse, s’acharneront à capturer le destin de l’un d’entre eux.
Anne Malaprade, Cahier critique de poésie, 2005