— Paul Otchakovsky-Laurens

Le Triomphe

Emmanuelle Bayamack-Tam

Artaud tenait le mariage pour une offense personnelle.
Kafka est mort célibataire – mais ce n’est pas faute de s’être fiancé.
Nijinski a épousé Dieu, devant témoins, le dix-neuf janvier mille neuf cent dix-neuf.
À ce sujet comme à d’autres, ils auraient peut-être eu des choses à se dire.

 

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La presse

Artaud, Kafka et Nijinski



Le vieillissement, le pourrissement des corps et la laideur obsèdent l’écriture d’Emmanuelle Bayamack-Tam, qui sert le grotesque à la louche dans des textes ni écoeurants ni désespérants, mais violemment drôles et étranges. Après Pauvres morts (2000), monologue d’une octagénaire fielleuse s’offrant un dernier sursaut amoureux, et Hymen (2003), conte de fées grotesque et poétique avec princesse clocharde, voilà l’heure du Triomphe. Cette polyphonie s’inscrit dans un au-delà peu paradisiaque et met en scène trois génies aux vies défigurées par l’angoisse ou la folie, trois hommes qui "auraient peut-être eu des choses à se dire" sur le mariage. Le premier tenait le mariage pour une offense personnelle; le second y renonça après avoir rompu deux fois ses fiançailles; le troisième épousa Dieu après s’être uni devant lui avec une danseuse hongroise.
Artaud, Kafka et Nijinski se rencontrent ici, abrités derrière des surnoms. Le visage rongé par la souffrance, Artaud envoie de brûlants sarcasmes à la figure de ses deux comparses, qui mettent ce "vieux rabat-joie" au placard, puis décident de se marier ensemble avant que "le goût du sang et la folie des tergiversations" ne leur reviennent. L’amour n’est pas sauf.



Elisabeth Vust, 24 Heures, 7-8 janvier 2006






Le triomphe



Ils sont trois, dans un lieu qui n’est ni prison, ni asile : une pension, un foyer, le purgatoire peut-être ? Et ils parlent. On découvre que, de leur vivant, ils se nommaient Antonin Artaud, Nijinski, Kafka. Chacun critique le voisin. Le premier est virulent. Ses propos d’une violence rare s’adressent surtout au célèbre danseur à qui il reproche ses moeurs. Avec réalisme, en termes crus, il vomit la sodomie. Quant à Kafka, tout au long de leurs échanges, sa veulerie est mise à jour. A leur trio se joint "la fille" et il est alors question de mariage. Mais elle se refuse à toute relation sexuelle. Les mariés seront donc monsieur Ki et monsieur Ka, Artaud, voyeur, sera enfermé dans un placard percé de trous.
Mascarade, bouffonnerie ? Quel sens profond accorder à cette mise en scène ? Les acteurs sont-ils en attente du jugement dernier ? La mort transforme-t-elle les vivants ? Les dialogues d’une grande vivacité reflètent-ils un questionnement métaphysique ? On peut faire un rapprochement avec Pauvres morts (N.B. juin 2000) et Hymen (N.B; mars 2003). Délirant !



Notes bibliographiques, février 2006


Agenda

Du vendredi 24 mars au vendredi 14 avril
Lucie Rico, Mattia Filice et Emmanuelle Bayamack-Tam au festival Hors Limites (Seine-Saint-Denis)

Bibliothèque Robert-Desnos
14, boulevard Rouget de Lisle
93100 Montreuil

Fabrique Artistique et Numérique
Mail Jean-Pierre Timbaud
93110 Rosny-sous-Bois

Bibliothèque Albert-Camus
6, rue de la Gare
93270 Sevran

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Du vendredi 31 mars au dimanche 2 avril
Patrice Robin et Emmanuelle Bayamack-Tam au Printemps du Livre (Grenoble)

Printemps du Livre

Bibliothèque d'Étude et du Patrimoine

12, Boulevard Maréchal Lyautey

38021 Grenoble

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Du vendredi 12 au dimanche 14 mai
40 ans de littérature P.O.L à la Comédie du livre de Montpellier

Le Grain des Mots

15, bd du Jeu de Paume

3400 Montpellier

 

L’Echappée Belle

7, rue Gambetta

34200 Sète

 

La Pluie d’été

14, rue Paul Enteric

34140 Mèze

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Du jeudi 22 au mardi 27 juin
40 ans de littérature P.O.L au Marathon des mots à Toulouse

Le Marathon des mots

31000 Toulouse

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Du samedi 1er au dimanche 2 juillet
Emmanuelle Bayamack-Tam au salon du livre de Cluny

Salon du livre de Cluny

Hôtel Dieu – Place du Docteur Charles Pleindoux

71250 Cluny

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Et aussi

Emmanuelle Bayamack-Tam prix Alexandre-Vialatte

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