Depuis plus de dix ans maintenant, Danielle Mémoire poursuit et déploie cette entreprise littéraire exceptionnelle dite du « corpus ». Rappelons en les origines : un certain nombre d’écrivains décident d’unir leurs efforts en vue de créer une œuvre unique et, à travers cette œuvre, un auteur fictif unique lui aussi. Leur entreprise est un échec. Leur entreprise est couronnée de succès.
L’une et l’autre proposition sont vraies. L’une et l’autre proposition sont fausses.
C’est à dire que cette œuvre, entre versions avérées et apocryphes, entre variantes, remords et repentirs, ne peut connaître...
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Depuis plus de dix ans maintenant, Danielle Mémoire poursuit et déploie cette entreprise littéraire exceptionnelle dite du « corpus ». Rappelons en les origines : un certain nombre d’écrivains décident d’unir leurs efforts en vue de créer une œuvre unique et, à travers cette œuvre, un auteur fictif unique lui aussi. Leur entreprise est un échec. Leur entreprise est couronnée de succès.
L’une et l’autre proposition sont vraies. L’une et l’autre proposition sont fausses.
C’est à dire que cette œuvre, entre versions avérées et apocryphes, entre variantes, remords et repentirs, ne peut connaître d’achèvement. C’est à dire, à l’inverse, que cette prolifération d’histoires, cette multiplication de personnages que l’on retrouve de livres en livres et dont certains seraient l’auteur fictif projeté, et d’autres des usurpateurs, cette accumulation inouïe d’inventions romanesques est aussi ce que l’on peut imaginer de plus représentatif de ce qu’est la fiction dans sa richesse et sa folie qu’une langue parfaite et magnifique maîtrise.
Il s’agit d’un journal, un journal intime que l’on nous annonce tenu par « l’auteur unique » mais dont on s’aperçoit bien vite qu’il est une machine à susciter du doute sur l’identité de celui-ci et, dans le même temps, un nouveau dispositif susceptible de créer, multiplier et nouer entre elles une étonnante quantité de fictions qui se complètent ou, au choix, se contredisent jusqu’à rendre sensible le cœur même, vertigineux, du romanesque.
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