— Paul Otchakovsky-Laurens

Dans la tour

Danielle Mémoire

Dans la tour, premier roman de Danielle Mémoire s’ouvre avec la mort du personnage principal, Jean Fontanes, écrivain célèbre, honoré, respecté, qui vient de s’éteindre dans la maison de son enfance, Nantais. Sa secrétaire, Inès Keller, était auprès de lui, transcrivant sous sa dictée son dernier livre, un journal intime. Jean Fontanes était âgé, aveugle, il avait depuis le suicide de sa fille cessé d’écrire. Que faire de ces pages imprévues ? La sœur de l’écrivain, Madame Joubert, et Inès Keller vont en disputer longuement et, à cette occasion, nous permettront d’entrer dans...

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La presse

Un premier roman. Il s’ouvre avec la mort du personnage principal, Jean Fontanes, écrivain célèbre, honoré, respecté qui vient de s’éteindre dans la maison de son enfance. Sa secrétaire, Inès Keller, était auprès de lui, transcrivant sous sa dictée son dernier livre, un journal intime. Que faire de ces pages imprévues ? La soeur de l’écrivain, Mme Joubert, et Inès Keller vont en disputer longuement et, à cette occasion, nous permettront d’entrer dans l’oeuvre et dans la vie de l’écrivain dont il semble que ces pages de journal sont une sorte de résumé énigmatique. Oeuvre diverse, ambitieuse, dont le modèle pourrait être celle de Paul Valéry auquel Jean Fontanes n’est pas sans faire penser. Vie très dense, torturée, marquée de drames terribles (disparition de ses enfants, folie de sa femme). On se passionne pour cet homme, pour ses proches, pour l’histoire de sa famille, pour une oeuvre dont il semble qu’elle nous soit familière depuis toujours, on se passionne aussi pour Inès dont la personnalité, complexe, apparaît aussi progressivement et interfère.


La Gazette, 1984



Un grand écrivain, Jean Fontanes, est mort. Quelques mois avant de mourir il avait, après un long silence, recommencé à écrire ou plutôt à dicter (car il est devenu aveugle) un journal à la jeune Inès Keller, entrée à son service quinze mois plus tôt. Ainsi commence ce roman, par ce journal étrange, un peu hermétique, qui hésite entre le poème et les notes, bribes qui évoquent une vie, une oeuvre, qu’Inès Keller tentera de déchiffrer.


Fontanes mort, Inès écrira des lettres dont aucune, peut-être, n’a été envoyée à son destinataire, Arnaud Abbaye, intime de Fontanes. La même lettre indéfiniment recommencée (bel exercice de style), pendant une semaine une lettre par jour, parlant de Fontanes, de sa mort, de son journal...


Puis, dans la maison de Nantais, où est mort le grand homme, arrive la famille, sa soeur, Mme Joubert, pleine de souvenirs : autant de traces précieuses pour Inès, hantée par le souvenir de l’écrivain, poursuivie par le désir de ressusciter, dans un ouvrage qui ne verra jamais le jour, l’homme, l’oeuvre, le milieu, et qui, réfugiée dans la tour, prend des notes pour cette impossible « Chronique des Fontanes ». Mais contre la mort, la mémoire peut-elle l’emporter ?


Ce premier roman révèle un ton personnel, une écriture tout à la fois classique et heurtée, celle même, hésitante, scrupuleuse, de la réflexion non décantée. Si, dans ce désir de « tout dire », l’essentiel parfois se noie, le souvenir de l’écriture et du ton demeure qui fait attendre le prochain livre.


Louise Lambert, La Croix, 1984