Notes sur les manières du temps est un recueil de fragments de taille variée et de caractère autobiographique, romanesque et fortement digressif ; tous ont pour prétexte, néanmoins, la question des manières (ou de leur défaut) dans la vie sociale aujourd’hui.
Il ne s’agit nullement d’une anthologie plus ou moins modernisée des préceptes classiques du savoir-vivre, encore moins d’un tableau de la « mondanité » au sens étroit, mais plutôt d’une série d’épisodes ou de saynètes touchant au plus quotidien de l’existence en commun : manières des garages, des cafés, des restaurants, des...
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Notes sur les manières du temps est un recueil de fragments de taille variée et de caractère autobiographique, romanesque et fortement digressif ; tous ont pour prétexte, néanmoins, la question des manières (ou de leur défaut) dans la vie sociale aujourd’hui.
Il ne s’agit nullement d’une anthologie plus ou moins modernisée des préceptes classiques du savoir-vivre, encore moins d’un tableau de la « mondanité » au sens étroit, mais plutôt d’une série d’épisodes ou de saynètes touchant au plus quotidien de l’existence en commun : manières des garages, des cafés, des restaurants, des hôtels, des cinémas, des théâtres, des chauffeurs de taxi, des agents de police, des douaniers, des journalistes, des employés de banque ; rites du bonjour, du pardon, de l’invitation à dîner, du petit-déjeuner, de la drague, de la correspondance, de la galanterie ; syntaxe de l’escalier, de la porte, de la banquette, du sentier de montagne.
Le thème central des manières est orchestré par une réflexion fragmentaire et récurrente sur la nature et la culture, la sincérité et la politesse, la franchise et la distance, la subjectivité et la profondeur, la simplicité et le décorum, et sur leurs antinomies réelles ou prétendues : déjà exploitée par Renaud Camus dans Buena Vista Park et dans toute son œuvre, la « bathmologie », science à demi sérieuse des degrés, des niveaux de langage et de comportement, devient ici un véritable instrument d’investigation. Mais les figures qu’elle révèle sont soumises à variations par les voyages, ceux d’une écriture baladeuse, qui ne tient pas en place, et ceux d’un écrivain promeneur, de l’Espagne à l’Italie, de la Yougoslavie à la Grèce, du métro parisien à un vallon perdu de Naxos. Le tout s’ordonnant autour d’une conviction discrète mais obstinée : la nécessité « politique » d’une nouvelle urbanité.
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Renaud Camus part en guerre contre l’effritement du savoir-vivre, ce gâchis supplémentaire que nous laissons envahir le quotidien jusqu’à étouffer la convivialité, le plaisir de la vie en société, la jouissance des rencontres, la volupté des échanges charnels. […] Ce beau livre de moraliste, dans la superbe tradition du XVIIIe siècle, d’une écriture succulente et parfaitement maîtrisée, se joue des pièges aigus, d’apparents paradoxes qui naissent du foisonnement incontrôlé des rôles et de l’obsession générale : être soi-même.
Gai Pied Hebdo
Ce catalogue des mille et une agressions quotidiennes pourrait être lassant si l’auteur perdait son bel humour, sa soif de liberté et son infinie curiosité des autres. Car c’est un portrait de lui qu’il trace en filigrane de ce livre-balade comme on n’en écrit plus guère : incisif, parfois injuste, en tout cas très drôle.
L’Express, 22 juin 1985
Il y a là un appel grave à une nouvelle nécessité « politique », une nouvelle urbanité, d’une rare élégance. Renaud Camus drôle, touchant, pamphlétaire, visionnaire…
Le Matin, 12 février 1985