Sept passions singulières
Richard Millet
Ces sept récits évoquent des existences entières, silencieusement brûlées : un habitant d’une cité austère se penche sur la vie et la mort d’une servante ; un adolescent qui semble n’être plus que parole avoue les raisons qui lui ont fait quitter notre monde ; un villageois amoureux de cartes de géographie se laisse emporter par l’amour de la grandeur impériale. Les autres récits saisissent les personnages à des moments décisifs de leur vie.
Petites ou obscures, étranges, secrètes, dérisoires même, impérieuses, ces passions ont en commun l’impossibilité de l’amour : les personnages tentent avant tout...
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Ces sept récits évoquent des existences entières, silencieusement brûlées : un habitant d’une cité austère se penche sur la vie et la mort d’une servante ; un adolescent qui semble n’être plus que parole avoue les raisons qui lui ont fait quitter notre monde ; un villageois amoureux de cartes de géographie se laisse emporter par l’amour de la grandeur impériale. Les autres récits saisissent les personnages à des moments décisifs de leur vie.
Petites ou obscures, étranges, secrètes, dérisoires même, impérieuses, ces passions ont en commun l’impossibilité de l’amour : les personnages tentent avant tout de mettre fin à une souffrance, à un mystère, aux inévitables malentendus de la parole ; certains se rapprochent d’eux-mêmes – mais trop tard, la plupart se délivrant en se perdant.
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Traductions
Pérou : Ediciones El Santo Oficio
La presse
Quelle urgence singulière a donc réuni ces créatures dans l’espace-temps du livre ? Quelle passion singulière ? Ce qui leur arrive ressemble à une aventure spirituelle ou mystique, à une montée vers Dieu. […] Mais il n’y a pas à s’y tromper. Le repliement sur soi, la piété, le sentiment d’indignité, la certitude janséniste que la voie est étroite et qu’il y a peu d’élus, relèvent sans doute de quelque rituelle mise en condition, mais ne mènent pas à Dieu. La quête de Dieu est le faux semblant d’un autre projet : « Il aimait aussi se taire et tenter de prier avec ferveur, le visage enfoui dans ses mains, comme s’il espérait que la prière le délivrerait de lui-même. » (Le jeune mort)
Quinzaine littéraire, 1er juin 1985