Monsieur Le Chevalier
Catherine de Richaud
Le premier roman de Catherine de Richaud est un roman de personnages et d’atmosphère. Elle y raconte l’adolescence de trois enfants qui vivent avec leurs parents au Maroc. Le père, Monsieur Le Chevalier, est un homme aigri et insatisfait, incapable de montrer à ses enfants affection ou même attention. Ceux-ci vont donc aborder ce moment important de leur vie dans un dénuement affectif quasi complet, au milieu des troubles qui précèdent l’Indépendance. L’écriture de Catherine de Richaud saisit très précisément le profond malaise de ces adolescents, leur incompréhension face aux adultes, au racisme subtil des deux communautés française et marocaine, leur...
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Le premier roman de Catherine de Richaud est un roman de personnages et d’atmosphère. Elle y raconte l’adolescence de trois enfants qui vivent avec leurs parents au Maroc. Le père, Monsieur Le Chevalier, est un homme aigri et insatisfait, incapable de montrer à ses enfants affection ou même attention. Ceux-ci vont donc aborder ce moment important de leur vie dans un dénuement affectif quasi complet, au milieu des troubles qui précèdent l’Indépendance. L’écriture de Catherine de Richaud saisit très précisément le profond malaise de ces adolescents, leur incompréhension face aux adultes, au racisme subtil des deux communautés française et marocaine, leur difficulté à vivre réellement dans un pays qui leur reste étranger, la prise de conscience, terrible, qu’ils ne peuvent rien décider, que leur soumission aux adultes est totale.
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La presse
Sans en avoir l’air, dans un état d’innocence et de talent brut, Catherine de Richaud capte l’âme de l’adolescence, le monde adulte, les valses hésitations de l’histoire, le secret d’un pays.
C’est une chronique de l’amour ordinaire, où l’amour ne se nomme pas puisqu’il s’attache à tout, les gens, les chats, les maisons, la rue… C’est vrai, Marguerite Duras a raison, on n’en a jamais fini avec ce livre qui, parti comme un tableau naïf, arrive au résultat contraire. C’est-à-dire non pas un coloriage de rêves enfantins, mais un dessin très sûr, où la gentillesse ne triche ni ne truque, regarde la cruauté en face. Cette modeste construction de plain-pied agit comme un arbre. Elle aime, aspire les sols sur lesquels elle est construite.
Le Matin, 9 juillet 1986