La Vie matérielle
Marguerite Duras
« Ce livre nous a fait passer le temps. Du début de l’automne à la fin de l’hiver. Tous les textes ont été dits à Jérôme Beaujour, à très peu d’exceptions près. Puis les textes décryptés ont été lus par nous. Une fois notre critique faite, je corrigeais les textes et Jérôme Beaujour les lisait de son côté. C’était difficile les premiers temps. On a très vite abandonné les questions. On a abordé des sujets, là aussi on a abandonné. La dernière partie du travail, je l’ai consacrée à abréger les textes, les alléger, les calmer. Cela de notre avis...
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« Ce livre nous a fait passer le temps. Du début de l’automne à la fin de l’hiver. Tous les textes ont été dits à Jérôme Beaujour, à très peu d’exceptions près. Puis les textes décryptés ont été lus par nous. Une fois notre critique faite, je corrigeais les textes et Jérôme Beaujour les lisait de son côté. C’était difficile les premiers temps. On a très vite abandonné les questions. On a abordé des sujets, là aussi on a abandonné. La dernière partie du travail, je l’ai consacrée à abréger les textes, les alléger, les calmer. Cela de notre avis commun. Donc aucun des textes n’est exhaustif. Aucun ne reflète ce que je pense en général du sujet abordé parce que je ne pense rien en général, de rien, sauf de l’injustice sociale. Le livre ne représente tout au plus que ce que je pense certaines fois, certains jours, de certaines choses. Donc il représente aussi ce que je pense. Je ne porte pas en moi la dalle de la pensée totalitaire, je veux dire : définitive. J’ai évité cette plaie.
Ce livre n’a ni commencement ni fin, il n’a pas de milieu. Du moment qu’il n’y a pas de livre sans raison d’être, ce livre n’en est pas un. Il n’est pas un journal, il n’est pas du journalisme, il est dégagé de l’événement quotidien. Disons qu’il est un livre de lecture. Loin du roman mais plus proche de son écriture – c’est curieux du moment qu’il est oral – que celle de l’éditorial d’un quotidien. J’ai hésité à le publier mais aucune formation livresque prévue ou en cours n’aurait pu contenir cette écriture flottante de La Vie matérielle, ces aller-et-retour entre moi et moi, entre vous et moi dans ce temps qui nous est commun. »
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Traductions
Allemagne : Suhrkamp | Angleterre : Harper Collins | Arménie : Actual art | Brésil : Globo | Chine : Cent Fleurs de Tianjing, Yi Wen, Baihua | Corée : Minumsa Publishing | Danemark : Gyldendal | Espagne : Plaza & Janes, Club Editor 1959 (Catalan), Alianza Editorial | Finlande : Oy Like Kustannus | Grèce : Exandas | Hollande : De Woelrat | Israël: Modan Publishing House | Italie : Feltrinelli | Japon : Kawade Shobo Shin Sha | Lituanie : Versus Aureus | Norvège : Transfer | Pays-Bas : Van Gennep | Portugal: Difel | République Tchèque : Spolecnost Pro Suetovou | Serbie : Sumatra | Suède : Interculture | Taïwan : Ars Longa Press | Turquie : Can Yayinlari | USA : Grove Press/Atlantic Monthly Press | Venezuela : Bid & Co Editor C.A | Yougoslavie : Svjetlost
La presse
« Voici donc un livre qui n’a ni "commencement ni fin", qui n’a pas de "milieu". Un livre à mi-chemin de la fiction et du journal, du fragment et du moment, de la conversation et de la confession, un livre entre deux eaux, entre Duras et Beaujour, entre Duras et son temps, sa mémoire, sa vision du monde. Un livre à "l’écriture flottante" dont les textes vont se présenter comme autant de "seuils" pour pénétrer un peu de l’esprit de Duras. D’où ce sentiment intense d’intimité avec un écrivain et plus seulement une oeuvre, et cette impression d’être, avec tous ces fragments disparates, face à un puzzle dont la reconstitution aiderait à la résolution de l’énigme M. D. »
Libération, 11 juin 1987
« Ce livre, c’est sa galerie, son musée intérieur. Elle y a accroché les toiles qui lui ont plu récemment, c’est-à-dire les faits, les idées, les gens qui lui ont inspiré un commentaire, une réflexion ou une simple pensée.
Un kaléidoscope d’images et d’impressions, avec néanmoins un fil d’Ariane tout le long : une irrépressible révolte contre l’injustice sociale. »
Lire, septembre 1987