Frédérique décide de ne plus rien décider, d’abandonner à la roulette la conduite de sa propre vie : ce qu’elle fera, où elle ira, si elle sera riche ou pauvre, flambeuse de haut vol ou clocharde, et dans quel ordre. Les enjeux montent, elle coupe des ponts, elle s’enivre d’irrévocable. Elle se met sans relâche au pied du mur en espérant, après l’avoir sauté, être enfin délivrée, hors d’atteinte.
Espagne : Circe | Italie : Theoria | Suède : Alfabeta | USA : Macmillan
Ce que Carrère dessine en virtuose, derrière les escapades de son Irrégulière, c’est une époque où chacun joue, en Bourse, sur Minitel, à la télévision. […] En trente-sept chapitres, autant que d’alvéoles sur une roulette, le romancier fait ses jeux. Et cette minuterie ingénieuse, cette élégance d’horloger pervers portent un chiffre qui n’était plus sorti depuis quelques saisons à la loterie littéraire française : cette tonalité perdue, cette place inoccupée, c’était celle de Georges Perec. Plus que quiconque, Emmanuel Carrère est à même de l’occuper demain.
Le Point, 30 avril 1988
Étonnant portrait de femme, Hors d’atteinte est peuplé de personnages si justes, si contemporains […] que nous sommes sûrs de les avoir rencontrés. […] on rêvera longtemps à ce livre qui nous donne notre époque à regarder, juste à la bonne distance pour que nous la comprenions autrement.
Elle, 13 juin 1988
Sobre, linéaire, classique, il raconte l’histoire d’une jeune femme, Frédérique, qui se laisse prendre par la passion du jeu pour échapper à cette image banale qu’elle a d’elle même.
Télérama, 13 avril 1988