Les Invisibles
Traduit de l’italien par Chantal Moiroud et Mario Fusco
Nanni Balestrini
Les Invisibles, ce sont ces garçons et ces filles des « années de plomb », en Italie, entre 1970 et 1980, qui, de la contestation lycéenne à l’activisme révolutionnaire, ont perdu sous les coups d’une répression de plus en plus dure leurs illusions, leur liberté et, parfois, leur vie. Ce livre pose la question de la continuité et de la rupture avec 68, ainsi que le problème du passage de la famille à l’école, de l’école à la vie active, l’engagement politique. L’un de ces invisibles retrace ici son itinéraire – contestation lycéenne, militantisme, actions exemplaires – et,...
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Les Invisibles, ce sont ces garçons et ces filles des « années de plomb », en Italie, entre 1970 et 1980, qui, de la contestation lycéenne à l’activisme révolutionnaire, ont perdu sous les coups d’une répression de plus en plus dure leurs illusions, leur liberté et, parfois, leur vie. Ce livre pose la question de la continuité et de la rupture avec 68, ainsi que le problème du passage de la famille à l’école, de l’école à la vie active, l’engagement politique. L’un de ces invisibles retrace ici son itinéraire – contestation lycéenne, militantisme, actions exemplaires – et, parallèlement, tient la chronique de son incarcération – interrogatoires, violences, révoltes, solitude. Phrases murmurées, ressassées dans l’isolement carcéral, plainte, complainte des erreurs et du découragement, Les Invisibles est aussi document sur les dérives d’une génération perdue.
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La presse
Les Invisibles de Balestrini, […] ressuscite ces « années de plomb » sous leurs divers aspects […]. Mais au-delà de ces moments et de ces emblèmes, le lecteur découvre un livre d’initiation désespérée, où l’on passe de « luttes » abstraites, hyperintellectualisées, à l’affrontement de plus en plus dur, presque exclusivement physique, d’une répression très structurée : le roman est d’abord la saga des corps désirants, souffrants, tabassés, parfois même torturés, détruits par la drogue, ou enfermés dans leur propre violence. Saga, aussi, d’une écriture obsessionnelle, répétitive, influencée autant par la « Sprachkritik » autrichienne, notamment Bernhard, que par l’expérimentalisme des années soixante, et dotée d’une puissance visuelle.
La Quinzaine Littéraire, 1er avril 1992