Cette histoire qui se déroule de nos jours dans la campagne émilienne naît de l’idée que l’on trouve parfois des manuscrits dans des bouteilles, au fond des puits. Le narrateur, un garçon rêveur, naïf et curieux, est accompagné d’un préfet tombé en disgrâce et se présente aux gens comme une sorte d’improbable inspecteur des puits. Avec son compère, il se met en quête des histoires qu’ont vécues les uns et les autres, dans une errance qui est le support classique et idéal d’un roman picaresque. Dans une atmosphère irréelle, fortement onirique, les histoires s’ajoutent aux histoires, pour l’évident plaisir de...
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Cette histoire qui se déroule de nos jours dans la campagne émilienne naît de l’idée que l’on trouve parfois des manuscrits dans des bouteilles, au fond des puits. Le narrateur, un garçon rêveur, naïf et curieux, est accompagné d’un préfet tombé en disgrâce et se présente aux gens comme une sorte d’improbable inspecteur des puits. Avec son compère, il se met en quête des histoires qu’ont vécues les uns et les autres, dans une errance qui est le support classique et idéal d’un roman picaresque. Dans une atmosphère irréelle, fortement onirique, les histoires s’ajoutent aux histoires, pour l’évident plaisir de raconter. Ainsi, de la confession mi-bouffonne, mi-pathétique de Nestorino, l’ancien amant d’une femme au tempérament de feu, qu’il a surnommée « la locomotive », ou bien le récit délirant et désopilant de l’expédition de Garibaldi en Sicile : grand moment d’histoire-fiction, haut en couleurs, de cette narration à la fois naïve et charnue.
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Qui sont les lunatiques ?
Ce sont tous les personnages qui apparaissent dans le livre, du premier au dernier. Un lunatique, c’est quelqu’un qui est enfermé dans sa sphère particulière, dans un monde à lui. Et c’est un peu la situation de tout le livre, où il y a des gens qui parlent mais où chacun suit son propre discours. Et ces gens, continuellement, se comprennent de travers : voilà, c’est la condition générale de tous les discours.
Comment définissez-vous votre livre ?
Une espèce de roman, où la trame essentielle, ce qu’en général on attend d’un roman, passe au deuxième plan et où ce qui l’emporte, ce sont les récits, les bavardages, on trouve le sens ensuite.
Le livre s’ouvre sur l’image d’un puits qui raconte…
C’est comme si quelqu’un, à travers le puits, trouvait un point de passage à l’intérieur de paysages de type mental. Et puis, dans les puits, il n’y a rien. C’est seulement un trou par où l’on entre dans une autre façon d’être au monde.
L’atmosphère est typique de la plaine du Pô. Mais je n’ai pas l’impression qu’il y ait chez vous une nostalgie à la manière de Bertolucci.
Non, pas du tout. Ni même la mélancolie ! à la manière de G. Bassani, celle du temps passé, de la plaine et du brouillard. J’ai plutôt pensé aux paysages de l’Arioste ou à un tableau comme Les Jeux d’enfantsde Bruegel, où chaque gamin joue dans sa propre sphère qui n’a rien à voir avec celle des autres.
Qu’y a-t-il à la fin du voyage ? Nous sommes partis d’un puits qui est plein et nous finissons par un puits vide…
Il n’y a rien, vraiment rien. Il n’y a pas de messages et je ne me suis pas posé de problèmes. Si je raconte ce que j’ai vu, ce qui s’est passé, je n’y ajoute rien. Et puis je n’ai pas l’autorité pour donner des messages aux autres.
La lune qui termine votre poème, vous la définissez comme « fatigante »…
La lune marque le déroulement du temps de ce livre. Elle est fatigante parce que c’est comme si on revenait au monde. Le livre s’achève et c’est aussi la fin de cette errance dans l’esprit, dans le cerveau… Et on revient au monde. Le monde est fatigant tandis qu’il est bien plus commode de se trouver à l’intérieur d’un récit, d’une histoire.
Interview dans Grazia.