— Paul Otchakovsky-Laurens

L’ Inattendu

Charles Juliet

C’est un petit paysan, un enfant sensible, attachant, dont on ignore le nom. Il découvre le monde des adultes, la vie, la peur, la tendresse. Il se livre à ses premières expériences, douces-amères, ou tragiques. Enfant de troupe, il connaît la solitude, l’ennui, la cruauté de certains chefs mais aussi l’amitié.
Plus tard, avec le retour à la vie civile, c’est une autre solitude, une autre forme d’ennui et de désespoir.
Mais il y aura cette ouverture, cette lumière possible que suggère une rencontre inattendue. Écrit tantôt sous forme de notes et de fragments plus ou moins développés, tantôt sous forme de récits,...

Voir tout le résumé du livre ↓

Consulter les premières pages de l'ouvrage L’ Inattendu

Feuilleter ce livre en ligne

 

La presse

L’Inattendu a la beauté sombre des ruines. Le passé ne s’y reconstruit pas, il s’y effondre en gravats, en déchets, en lambeaux. Juliet ne dit jamais : « j’ai été ceci » ou « cela m’est arrivé », parce qu’il faudrait postuler l’unité d’un « je », la construction d’une personnalité qui, précisément, font problème. […] Qu’est-il arrivé pour que l’homme Juliet puisse se reconnaître sans défaillance dans l’enfant qu’il a été ? Il est arrivé l’inattendu, le miracle, le don de la providence : l’écriture. C’est elle seule qui transforme le champ de ruines en paysage vivant, elle qui inverse les signes de la mort et de la souffrance pour en faire autant d’ouvertures vers les autres, elle qui rompt, dans la solitude de sa production, l’insupportable solitude.
Qu’on ne cherche pas, dans l’entreprise autobiographique de Charles Juliet les vertiges de l’introspection, les raffinements de la psychologie à la première personne, les fumets subtils d’un quelconque culte du moi. Juliet écrit pour libérer les mots qui sont en lui, au plus profond : à l’endroit où se rejoignent les mots de tous.


Le Monde



Chez Juliet, le paradis est toujours perdu, toujours ailleurs. Mais il s’agit plus d’une soif d’Eden que d’un regret : c’est une ardeur déchue. Les ellipses et les silences de Charles Juliet, la simplicité de son écriture laissent sourdre cette absence entrecoupée d’éclaircies comme si elle était l’essence même de l’homme perdu dans le monde.


Le Figaro


Et aussi

Charles Juliet Grand Prix de Littérature de l'Académie Française 2017

voir plus →