Un petit paysan qui n’avait jamais quitté son village, se retrouve un jour enfant de troupe. Dans ce récit, il relate ce que fut sa seconde année de jeune militaire, une année de découverte et de bouleversements, qui le verra mourir à son enfance et s’éveiller à des réalités et des énigmes dont il ignorait tout.
La faim, le froid, les bagarres, son avide besoin d’affection, l’admiration qu’il voue à son chef de section, sa passion pour la boxe, les sévices que les anciens font subir aux bleus, la découverte de l’amour avec la femme de son chef, le sadisme de certains sous-officiers, la nostalgie qu’il a de son village, de sa chienne et de...
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Un petit paysan qui n’avait jamais quitté son village, se retrouve un jour enfant de troupe. Dans ce récit, il relate ce que fut sa seconde année de jeune militaire, une année de découverte et de bouleversements, qui le verra mourir à son enfance et s’éveiller à des réalités et des énigmes dont il ignorait tout.
La faim, le froid, les bagarres, son avide besoin d’affection, l’admiration qu’il voue à son chef de section, sa passion pour la boxe, les sévices que les anciens font subir aux bleus, la découverte de l’amour avec la femme de son chef, le sadisme de certains sous-officiers, la nostalgie qu’il a de son village, de sa chienne et de ses vaches, ses quinze jours de cachot, son renvoi de l’école puis sa réintégration, la hantise de mourir à dix-huit ans, là-bas, dans ces rizières où la guerre fait rage..., c’est le récit d’une entrée en adolescence, avec ses révoltes et sa détresse, ses déchirements et ses ferveurs.
Ce livre a été porté à l’écran par Gérard Corbiau, sous le même titre.
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Allemagne : Heliopolis | Chine : Lijiang | Corée : Hanmadang Editions, Yeha | Espagne : Circé | Japon : Daeie Shuppan
Comme pour Picasso, il y a deux périodes dans la vie de Charles Juliet. D’abord une longue traversée du désert, dans la plus grande solitude. Et puis, en décembre 1988, paraît L’Année de l’éveil. Ce livre au titre prophétique ne sera pas seulement un grand succès médiatique, mais marquera une nouvelle étape dans l’oeuvre de l’écrivain rhonalpin : une ouverture au monde, une métamorphose intérieure, une sorte de catharsis. On dirait désormais qu’un peux de paix s’est déposée dans le coeur blessé de Juliet, comme s’il s’était réconcilié avec lui-même.
A Lyon, depuis qu’on l’a vu sur le plateau d’Apostrophes, il est devenu l’écrivain-maison. On le sollicite à toutes les occasions. Mais il sait se protéger, et retrouver la vie monacale du passé : àdeux pas de la Place Bellecour, il s’est aménagé un vieux grenier où il passe de longues heures à écrire, loin des bruits de la ville, face à un immense mur blanc sur lequel il a accroché une toile de Bram van Velde, son peintre préféré. « C’est dans cette pièce un peu trop vaste que je monte chaque début d’après-midi et chaque soir pour descendre au plus profond de la mine, creuser un goulet, ramper jusqu’au filon », dit-il. Et lorsqu’il revient à la surface, le mineur Juliet constate qu’au plus sombre de lui-même, une lumière fragile scintillait : elle éclaire chacun de ses livres.
Personnage secret et discret, Charles Juliet est né dans l’Ain, à Jujurieux, en 1934. Son enfance est celle d’un petit paysan triste : « un bloc de peur et d’ennui », écrit-il dans son dernier récit, L’Inattendu. De son adolescence, il lui reste surtout deux souvenirs : sa passion pour le rugby et ses études douloureuses à l’école militaire d’Aix-en-Provence, où il fut un enfant de troupe avant d’abandonner la carrière militaire pour s’inscrire à l’université de médecine [...]
La fin du purgatoire
Puis viendra L’Année de l’éveil, superbe récit autobiographique. Juliet y évoque ses souvenirs d’enfant de troupe, huit années d’internat en caserne où il affronta la « faim, le froid, les brimades et les sévices que les anciens font subir aux bleus, l’ennui et le cafard, la découverte de l’amour, les quinze jours de cachot, et tout au long, la hantise d’avoir à s’engager dans l’armée à dix-huit an, puis d’aller mourir là-bas dans ces rizières où la guerre fait rage ».
Avec ce livre, Charles Juliet sort enfin de son purgatoire. Mais il ne monnaie pas sa notoriété. Sa quête reste la même : obstinément, cet homme des lointains continue d’explorer « l’espace du dedans » dont parle Henri Michaux. Sans l’écriture, Juliet n’aurait sans doute pas pu tenir le coup. C’est dire que la littérature n’est pas pour lui un divertissement mondain, mais quelque chose comme une délivrance, une rédemption...
Journal de Genève, octobre 1992