Des choses idiotes et douces
Livre Inter 1993
Frédéric Boyer
« Est-ce que vous connaissez la prison ? Cette usure de la force et du courage qu’elle accomplit au fond de vous ? Jusqu’à perdre confiance en votre propre corps, en votre propre esprit et qu’en sortir un jour ne soit plus qu’un réveil intolérable. En garder à jamais la voix félée, le sexe apeuré. »
Des choses idiotes et douces est le second volet d’un diptyque dont En prison est le premier. Dans En prison Frédéric Boyer racontait le lent évanouissement d’un homme que la culpabilité mais aussi la compréhension, et la compassion, amènent à se fondre parmi les prisonniers.
Cette fois,...
Voir tout le résumé du livre ↓
« Est-ce que vous connaissez la prison ? Cette usure de la force et du courage qu’elle accomplit au fond de vous ? Jusqu’à perdre confiance en votre propre corps, en votre propre esprit et qu’en sortir un jour ne soit plus qu’un réveil intolérable. En garder à jamais la voix félée, le sexe apeuré. »
Des choses idiotes et douces est le second volet d’un diptyque dont En prison est le premier. Dans En prison Frédéric Boyer racontait le lent évanouissement d’un homme que la culpabilité mais aussi la compréhension, et la compassion, amènent à se fondre parmi les prisonniers.
Cette fois, il nous décrit l’impossible réadaptation de Cody, qui est resté près de 20 ans derrière les barreaux. Son refus de sortir et, une fois qu’il est sorti, qu’on l’a obligé à sortir, cette manière qu’il a de refuser l’air libre, la vie, de s’enfermer à nouveau. Et d’entraîner avec lui, Tom, celui qui devait au contraire l’aider.
On retrouvera dans Des choses idiotes et douces comme dans En prison, le même lyrisme désespéré, la même humanité désolée mais aussi, constamment présente, une semblable colère contre le sort fait aux hommes qui ont trébuché. Cela n’est pas juste qu’un homme ait à souffrir des choses idiotes et douces de l’existence quotidienne.
Réduire le résumé du livre ↑
Feuilleter ce livre en ligne
Traductions
Corée : The Open Books
La presse
Le troisième roman de Frédéric Boyer commence dans l’isolement d’une prison et se termine dans le huis clos d’une chambre. Avec de l’un à l’autre, le monde traversé comme un tunnel résonnant d’un vacarme insoutenable. Livre d’un malaise et d’une angoisse, d’un enfermement en soi, Des choses idiotes et douces ne laisse pas au lecteur le moindre répit d’une respiration à l’instar d’une mécanique rigoureusement programmée pour l’inéluctable. Ici, chaque mot tombe comme grain de sable d’un impassible compte à rebours, sec et désespérant, au terme duquel un humain, projeté dans un univers qu’il ne paraît plus en mesure de déchiffrer, devrait normalement abdiquer toute résistance.
L’Humanité, 7 juillet 1993
Fidèle à sa méthode extrêmement rigoureuse qui exclut le moindre folklore carcéral, s’interdit toute théâtralisation noire et crée un espace abstrait plus apte à cerner l’isolement mental de son personnage, Frédéric Boyer se livre à une étude, aride et superbe, du découragement anticipé d’un détenu qui veut « rester dans l’oubli ».
Le Monde, 4 juin 1993